«L’Algérie est chef de file dans différents domaines»

LE SENATEUR AMERICAIN RUSSELL FEINGOLD

«L’Algérie est chef de file dans différents domaines»

Le Quotidien d’Oran, 12 janvier 2005

« Nous n’avons pas accordé une grande attention à l’Algérie». Ce propos du sénateur démocrate Russell Feingold, en visite à Alger depuis deux jours, sonne comme un mea culpa. En effet, l’élu du Wisconsin et membre de la commission des affaires étrangères a plaidé pour l’intensification de ce type de visite pour mieux faire connaître le pays aux Américains.

Il a estimé, dans un point de presse hier, que la perception des Américains de la véritable image du pays est un atout pour que le GMO puisse fonctionner. L’initiative peut renforcer davantage les relations entre son pays et le monde arabe, a-t-il indiqué. Outre les objectifs politiques, sa visite se veut une occasion de voir «la perception des Algériens de la politique américaine.

Cela s’inscrit dans la nouvelle stratégie US qui se base sur l’écoute «des différentes voix qui s’élèvent un peu partout dans le monde». Cela participe, sans le dire, de l’initiative qui ambitionne d’introduire les pratiques démocratiques dans le monde arabe.

Parmi les questions soulevées avec les membres du gouvernement et de la société civile qu’il a rencontrés, dominent la protection des droits de l’Homme, la liberté de la presse et la lutte contre la corruption.

Ses interlocuteurs algériens ont, selon lui, exprimé leur préoccupation devant le niveau atteint par la corruption. Il a insisté sur cette dernière question. Car elle est le dossier le plus important auquel il se consacre depuis des années. «J’ai consacré mon temps à être le chef de file de la lutte contre la corruption», a-t-il affirmé, sans aller jusqu’à proposer des recettes de lutte. Il a simplement souligné que dans les pays qui lutte contre, les citoyens sont satisfaits et les investissements affluent. «Il y a beaucoup d’avantages à tirer de cette lutte, notamment le développement économique et la promotion des investissements», a-t-il ajouté.

Le sénateur réélu (il était élu en 1992) n’a ailleurs pas caché son admiration pour l’Algérie qu’il place à l’avant-garde sur tous les grands dossiers, les problèmes, mais surtout les questions sécuritaires qui ont constitué un volet de ses entretiens avec les responsables du gouvernement. «J’admire l’Algérie qui est le chef de file dans différents domaines», a-t-il déclaré. Il a considéré que la période actuelle est «une opportunité historique pour nos deux pays pour qu’ils se connaissent mieux pour tirer le meilleur profit».

Interrogé sur la prédominance du sécuritaire dans la politique US, le sénateur a rappelé sa position au moment de l’adoption du «Patriot Act». Il a estimé qu’en plus du renforcement des capacités de lutte du gouvernement, il y a des dispositions qui sont une violation des droits. C’est le cas de celles qui autorisent le gouvernement à avoir accès aux archives des administrations, aux registres des entreprises et les perquisitions sans motif ni autorisation.

Pour lui, la lutte contre le terrorisme et le respect des droits de l’Homme sont compatibles. «Il faut veiller au respect des droits de l’Homme même dans un environnement difficile et dans le cadre de la lutte contre le terrorisme», a-t-il conclu.

Sur la Palestine, il s’est contenté de rappeler l’habituelle position de son pays et reste optimiste quant à la relance des négociations devant aboutir à la paix dans toute la région du Moyen-Orient.

Djilali B.