Algérie – états-Unis: Forte baisse des échanges commerciaux

Algérie – états-Unis

Forte baisse des échanges commerciaux

Liberté, 18 décembre 2017

L’ambassadeur d’Algérie aux États-Unis, Madjid Bouguerra, a, dans une déclaration faite il y a quelques jours, indiqué que les échanges commerciaux algéro-américains, centrés sur les hydrocarbures, ont enregistré une forte baisse depuis 2014 du fait du recul des exportations algériennes du pétrole et du gaz, et de la chute des cours de pétrole, passant de 22 milliards de dollars à 7 milliards.
On est ainsi très loin des niveaux d’échanges élevés réalisés au début des années 2000. En 2006, par exemple, les États-Unis se classaient au premier rang des clients de l’Algérie avec une valeur de 14,04 milliards de dollars, et à la 5e place parmi ses fournisseurs pour 1,41 milliard de dollars. Le diplomate algérien a, également, indiqué qu’à la date d’aujourd’hui, plus de 120 compagnies américaines opèrent en Algérie dans divers secteurs économiques. Anadarko et General Electric font partie des compagnies énergétiques américaines très connues en Algérie. Les entreprises américaines sont fortement présentes dans le secteur pétrolier. Mais pas assez en dehors des hydrocarbures. C’est une réalité connue de tous. Et ce ne sont pas les exemples qui manquent pour le confirmer.
Madjid Bouguerra a relevé que les États-Unis œuvraient avec l’Algérie à promouvoir leur relation économique avec la perspective de renforcer les opportunités d’investissement offertes aux compagnies américaines, mettant en avant le rôle de l’ambassade d’Algérie à Washington ainsi que l’USABC dans la promotion de ces relations d’affaires en rappelant au passage la coopération de longue date avec l’Algérie dans le domaine de l’énergie. Il a, par ailleurs, noté que le boom du gaz de schiste a permis aux États-Unis de devenir un exportateur net de gaz naturel. Et d’estimer que la baisse des cours du pétrole ne doit pas être perçue comme un contretemps, mais plutôt comme une opportunité pour réorienter le pays vers une économie plus diversifiée. Il a ainsi expliqué que la détérioration des prix de l’or noir a permis aux deux pays d’explorer d’autres opportunités pour promouvoir leurs relations économiques et commerciales comme en témoignent les nombreuses missions d’affaires effectuées en Algérie et les différents road-shows organisés aux États-Unis. Le diplomate algérien a aussi mis en relief le “succès des investissements” réalisés dernièrement dans l’agriculture, la santé et l’industrie pharmaceutique. Et de poursuivre que l’intérêt grandissant manifesté par les entreprises américaines pour l’investissement en Algérie dans des secteurs non traditionnels est le fruit de plusieurs avantages et atouts qu’offre le marché algérien. Madjid Bouguerra n’a, cependant, pas évoqué le fait que de nombreux objectifs inscrits sur l’agenda des deux pays, n’ont pas été atteints. Exemple : les États-Unis ont émis le souhait de conclure un accord de libre-échange avec l’Algérie analogue à celui signé avec le Maroc, la Jordanie et le Bahreïn, entre autres pays. Américains et Algériens travaillent depuis quelques années dans le cadre du Conseil algéro-américain sur le commerce et l’investissement (Tifa), un espace de concertation et d’échange d’expériences similaire à l’US-Algerian Business Council. Les États-Unis estiment que le Tifa trace la voie en matière de partenariat, de commerce, de manière générale. Ils réitèrent leur volonté de préparer les différentes étapes qui doivent y mener. Toutefois, le libre-échange en est encore au stade de projet. Sans relief pour le moment.

Youcef Salami