L’ambassadeur américain regrette la cuisine algérienne et promet plus d’investissements

A quelques jours de son départ : L’ambassadeur américain regrette la cuisine algérienne et promet plus d’investissements

par Z. Mehdaoui, Le Quotidien d’Oran, 14 juin 2008

« Je suis attristé de partir», a déclaré jeudi l’ambassadeur américain en poste à Alger, M. Ford, au cours d’une conférence de presse animée au pavillon des USA à la Foire internationale d’Alger, aux Pins maritimes. Visiblement ému, le chef de la mission diplomatique en Algérie, qui devrait quitter notre pays dans quelques jours après cinq années d’exercice, ne cache pas sa sympathie envers les Algériens et leurs « plats culinaires » qu’il dit regretter déjà.

Est-ce que l’ambassadeur part avec le sentiment d’avoir accompli sa mission ?

Non, répond l’ambassadeur qui explique qu’il reste encore beaucoup de choses à faire.

« L’Algérie est un pays ami et important », a-t-il déclaré en soulignant que le gouvernement américain reste disposé à partager son expérience avec l’Algérie pour son développement économique.

M. Ford a tenu à préciser que les relations économiques entre les deux pays ne cessent de s’accroître, notamment dans différents secteurs hors hydrocarbure.

Il faut noter que les échanges commerciaux entre les deux pays, durant le premier trimestre de l’année en cours, ont atteint 4,4 milliards de dollars. Durant cette période, l’Algérie a exporté vers les USA (essentiellement du pétrole et du gaz) pour 4 milliards contre 400 millions de dollars d’exportations américaines.

En deux années, les échanges commerciaux algéro-américains ont quasiment doublé.

Ils étaient de 11,5 milliards de dollars en 2005 pour atteindre presque 20 milliards l’année dernière.

On remarquera aussi ces dernières années, que les exportations algériennes hors hydrocarbures vers les Etats-Unis, à l’image du textile, sont plus importantes et ce, grâce notamment aux efforts du Conseil d’affaire algéro-américain et la Chambre de commerce américaine, relevant de l’ambassade. M. Ford a révélé jeudi, qu’une entreprise américaine a racheté à hauteur de 70 % une société algérienne basée à l’est du pays.

L’ambassadeur, qui n’a pas voulu donner plus de détails, a néanmoins affirmé qu’un investissement de 120 millions de dollars sera consacré par l’entreprise américaine dans ce partenariat, en précisant que les produits qui seront fabriqués seront exportés vers le continent européen.

Il fera savoir également que quatre autres projets (hors hydrocarbure) seront mis en oeuvre en Algérie, dans le cadre d’un partenariat entre les entreprises des deux pays.

« Le gouvernement américain est tout à fait prêt pour aider l’Algérie à améliorer son climat d’investissement », a déclaré l’ambassadeur en annonçant par ailleurs, que « deux grands investissements hors hydrocarbure » sont en cours de discussions entre les deux pays.

« Il existe encore des contraintes, notamment au niveau des Douanes, le foncier et les impôts, mais cela est pareil dans les autres pays », a indiqué M. Ford, qui rappellera la disponibilité de son pays à partager son expérience avec l’Algérie pour développer son économie.

A ce sujet, il a annoncé que l’agence américaine pour le développement de la PME se rendra au cours du mois de juillet prochain en Algérie, pour un « échange d’expériences » au profit des entreprises algériennes. Il faut noter que les Etats-Unis participent cette année avec 27 entreprises, dont une dizaine sont présentes pour la première fois à la Foire internationale d’Alger.

Selon le président du Conseil d’affaires algéro-américain, M. Chikhoune, qui était présent à la conférence de presse, les entreprises américaines seront de plus en plus nombreuses à venir investir et s’installer en Algérie.

Il soulignera que si les investissements américains hors hydrocarbures ont pris du temps, c’est à cause des réformes qui sont toujours en cours dans notre pays.

UPM: « Nous ne sommes pas concernés »

Interrogé par Le Quotidien d’Oran, sur la position du gouvernement américain sur le projet d’Union pour la Méditerranéen (UPM) initié par le président français Nicolas Sarkozy, M. Ford a déclaré que c’est un projet « qui ne nous concerne pas ».

« Plusieurs pays sont en train de se réunir, mais en ce qui nous concerne, nous ne sommes pas concernés directement par un tel projet », conclut l’ambassadeur des Etats-Unis à Alger qui devrait quitter ses fonctions dans notre pays dès la semaine prochaine.