Chefs d’état-major de l’Afrique et du Sahel à Stuttgart
Chefs d’état-major de l’Afrique et du Sahel à Stuttgart
Washington insiste sur le rapprochement militaire et sécuritaire avec l’Algérie
Par : S. Hafid, El Khabar, 6 décembre 2004
L e Chef d’état-major de l’armée algérienne, Général major Gaïd Salah, se trouve, à partir d’hier, dans la ville de Stuttgart, Allemagne, pour participer à la deuxième réunion des Chefs d’état-major des pays africains et de la région du Sahel, par invitation du Commandant suprême des forces alliées en Europe et Commandant des forces américaines en Europe, le Général James L. Jones.
Cette rencontre est la deuxième dans son genre, la première a été tenue il y a dix mois, et a vu la participation du général major Mohamed Lamari, ex-Chefs d’état major, en mars dernier.
L’actuelle rencontre, qui constitue une affirmation américaine de la consécration du rapprochement militaire et sécuritaire avec les pays de la région, dont l’Algérie, intervient dans la cadre de la série de rencontres et de réunions à avoir lieu périodiquement sur deux niveaux.
Le premier niveau est lié aux rencontres entre un nombre de pays méditerranéens et les pays de l’OTAN, surtout après l’annonce, par cette dernière, de l’élargissement de ses opérations, en matière de lutte contre le terrorisme, à la totalité du bassin méditerranéen, et le renforcement de la coordination et la coopération, dans ce domaine, avec les pays de la région, dont l’Algérie.
Le deuxième niveau concerne les rencontres avec les pays de l’Afrique du nord et la région du Sahel. Ces rencontres ont été lancées à la suite de la visite effectuée, en Algérie, par le commandant adjoint des forces armées américaines en Europe, le général Charles F. Wald, en 2004.
Le commandement américain, supervisant les opération sécuritaires dans des régions incluant le sud de la méditerranée et celle du Sahel, a estimé que ces régions constituent « une menace », vue la grande activité des groupes armées, notamment le GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et combat) et les autres groupes liés à Al Qaïda.
Ces régions sont également considérées comme une menace du fait qu’elles contiennent des zones grises, qui sont hors du contrôle des gouvernements en places et représentent des zones de tension vu le nombre important de réseaux de trafique d’armes et d’immigration clandestine. Ceux-ci font partie des priorités de l’OTAN en Méditerranée.
Les pays participants au premier sommet de Stuttgart, qui a duré deux jours, et dont les recommandations demeurent secrètes hormis quelques points qui ont fait l’objet d’une fuite.
Ces points sont liés à la sécurité de l’Afrique du nord et de la région du Sahel, et au soutien que l’OTAN et le commandement central américain pourraient offrir à ces pays, en matière de réhabilitation, de formation et de coordination dans la lutte contre le terrorisme.
Ceci est d’atant plus important que de nouvelles données indiquent que certains groupes armées sont en train de s’organiser et de s’étendre à des région s’étalant sur les frontières sud algériennes, avec le Mali et le Niger, jusqu’à la Mauritanie et le Tchad.
L’Algérie participe à cette réunion avec une délégation importante, car ce deuxième sommet consacre le soutien de Washington à la coopération et à la coordination sécuritaires et militaires avec les pays concernés.
Signalons que le sommet de Stuttgart a coïncidé avec la deuxième réunion des ministres des affaires étrangères de l’OTAN avec ceux des pays méditerranéen, dans le cadre du dialogue OTAN-Méditerranée, qui aura lieu le 8 décembre prochain, et qui va concentrer sur le dossier du terrorisme.