Algérie-USA: Vers la signature en juin d’un accord sur le nucléaire
Coopération algéro-américaine
Vers la signature en juin d’un accord sur le nucléaire
par T. Gacem, Le Jeune Indépendant, 9 mai 2007
Lors de la visite qu’il effectue actuellement aux Etats-Unis, le ministre de l’Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, a annoncé qu’un protocole d’accord de coopération bilatérale dans le domaine nucléaire civil sera signé le mois prochain entre les deux pays.
«L’Algérie et les Etats-unis signeront, au début de juin 2007 à Alger, un protocole d’accord dans le domaine de la coopération nucléaire civile en vue de mettre en place des mécanismes de coopération et d’échanges multiformes», a déclaré M. Khelil à l’issue d’un entretien à Washington avec le secrétaire américain à l’Energie, M. Samuel Bodman.
M. Khelil, en visite depuis avant-hier et jusqu’au 15 mai aux Etats-unis, a expliqué que «les deux parties œuvreront à organiser des échanges d’expériences, de connaissances, de visites d’experts et de spécialistes, mais aussi à conduire en commun des programmes» dans le domaine du nucléaire civil.
En outre, cet accord permettra, selon le ministre, aux organismes et centres de recherche algériens dans le nucléaire «de quantifier les résultats et mesurer les expériences engrangées […] et de bénéficier de l’expertise et des avancées technologiques des Etats-Unis», a-t-il dit.
L’Algérie possède deux réacteurs nucléaires expérimentaux de 3 et 15 mégawatts. Le premier, baptisé Nour (lumière), installé à Draria, près d’Alger, a été construit par l’Argentine, tandis que le second, situé à Aïn Oussera (250 km au sud d’Alger), porte le nom d’Essalem (paix) et a été réalisé par la Chine.
Ces deux réacteurs sont régulièrement inspectés par l’Agence internationale à l’énergie atomique (AIEA). Il convient de relever que Russes et Français sont également intéressés par la coopération avec l’Algérie dans le domaine du nucléaire civil.
A ce titre, Nicolas Sarkozy avait plaidé en mars dernier, alors qu’il était candidat à la présidentielle, pour une coopération bénéfique entre les deux pays et proposé un accord de coopération dans le développement du nucléaire civil à l’Algérie contre un accord privilégié pour le gaz.
Il faut savoir, à ce propos, que Sonatrach fournit déjà à la France 18 % de son gaz, ce qui fait de notre pays le troisième fournisseur de la France derrière la Norvège (30 %) et la Russie (23 %). «L’Algérie compte construire des centrales pour le dessalement de l’eau de mer et la production de l’électricité à partir du nucléaire.
EDF et Areva pourraient alors fournir leur savoir-faire. En contrepartie, nous pourrions avoir une relation privilégiée dans la fourniture de gaz pour sécuriser l’approvisionnement de la France et des pays européens», avait alors expliqué l’un des conseillers de Sarkozy.
En matière de réalisation de centrales nucléaires, il faut savoir que la France est actuellement en train d’en construire une de nouvelle génération en Finlande, d’un coût de 3 milliards d’euros. Pour en revenir à la visite de M. Khelil aux Etats-Unis, celui-ci dit avoir évoqué avec M. Bodman la question du rapprochement entre les entreprises algérienne et russe du gaz, Sonatrach et Gazprom, précisant qu’il «obéit à une logique commerciale, comme cela existe entre Sonatrach et de nombreuses sociétés américaines ou européennes».
«Nous encourageons les entreprises de production à coopérer dans différents domaines et segments d’activités. Nous ne cherchons pas le contrôle du marché mondial du gaz ou la fixation des prix», a-t-il dit. T. G.