En attendant un accord de libre-échange
Rencontres régulières entre opérateurs algériens et américains
En attendant un accord de libre-échange
Par Youcef Salami, La Tribune, 28 novembre 2004
L’accord-cadre pour le commerce et l’investissement (TIFA), signé en juillet 2001 entre l’Algérie et les Etats-Unis, conduira-t-il à un accord de libre-échange similaire à celui conclu avec le Maroc, la Jordanie ou Bahreïn ? Les Américains le souhaitent. Mais sous certaines conditions, semble-t-il. Par la voix de leur ministre du Commerce, Zoellick, ils estiment que le TIFA y trace la voie. Et que les réunions régulières sur l’accord-cadre aboutiront au genre de décisions qui pourront aider l’Algérie à intégrer l’économie globale. Les Etats-Unis veulent ainsi des rencontres régulières dans le cadre du TIFA pour, peut-être, parvenir à un accord de libre-échange. Est-ce suffisant ? Les Etats-Unis posent en réalité un préalable, celui de conclure d’abord un accord d’accès à l’OMC. C’est dans le cadre de l’accord-cadre pour le commerce et l’investissement qu’opérateurs algériens et américains se réuniront les 1er et 2 décembre prochain à Washington. La délégation algérienne dans la capitale fédérale sera composée d’une trentaine de représentants de douze ministères et d’institutions économiques algériennes dont la Banque d’Algérie, les Douanes, l’ANDI (Agence nationale de développement de l’investissement) et l’INAPI (Institut national de la propriété intellectuelle). Sera de la partie également le directeur chargé du dossier OMC au ministère du Commerce, selon une dépêche de l’APS. La partie américaine sera, elle, dirigée par Catherine Novelli, responsable de la région Europe et de la Méditerranée auprès du Bureau du représentant américain pour le commerce (USTR), en présence notamment de représentants du département d’Etat, du ministère du Commerce ainsi que de firmes américaines. La promotion des investissements et le projet d’accession de l’Algérie à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) seront les deux thèmes majeurs de cette rencontre. L’administration américaine se montre disposée à soutenir le processus d’adhésion de l’Algérie à l’Organisation mondiale du commerce. Et, elle souligne qu’elle a fait des progrès dans le cadre de cette accession rappelant qu’elle a accordé à l’Algérie, en mars dernier, le régime du Système de préférences généralisé (GSP) pour faciliter les exportations algériennes vers le marché américain. Il est prévu que la délégation algérienne et la partie américaine fassent le point sur l’état d’avancement des négociations pour entrer dans cette Organisation. Partenaire traditionnelle des Etats-Unis, l’Algérie se classe au 33ème rang des fournisseurs de l’Amérique dans le monde et au deuxième rang des fournisseurs de ce pays au niveau du Monde arabe, derrière l’Arabie saoudite. En 2003, les échanges commerciaux ont atteint près de cinq milliards de dollars avec un important excédent commercial en faveur de l’Algérie. Celle-ci avait alors occupé, pour la première fois, le deuxième rang des exportateurs arabes d’hydrocarbures vers les Etats-Unis. Le gros des investissements américains en Algérie se concentre dans le secteur de l’énergie. Anadarko est la compagnie pétrolière américaine la plus connue dans les hydrocarbures. Les investissements qu’elle y a consentis s’établissent à près de cinq milliards de dollars.
Y. S.