Deux ex-détenus de Guantanamo sous contrôle judiciaire

Deux ex-détenus de Guantanamo sous contrôle judiciaire

par R. N., Le Quotidien d’Oran, 17 décembre 2013

Deux Algériens rapatriés le 4 décembre dernier de Guantanamo ont été présentés devant la juridiction compétente qui a ordonné leur mise sous contrôle judiciaire, a indiqué hier l’APS citant une «source proche du dossier».

«A la suite de leur rapatriement vers l’Algérie, le 4 décembre 2013, les deux ressortissants algériens, Djamel Ameziane et Bensayah Belkacem, qui étaient détenus à la base navale de Guantanamo, ont été présentés le 10 décembre 2013 devant la juridiction d’instruction compétente auprès du pôle judiciaire spécialisé du tribunal de Sidi M’hamed d’Alger», a indiqué la même source. La chambre d’instruction concernée a notifié aux prévenus leur poursuite sur la base de l’article 87 bis du code pénal, et ordonné leur mise en liberté sous le régime du contrôle judiciaire.

Le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’homme (CNCPPDH), Me Farouk Ksentini, avait indiqué dernièrement que les deux Algériens détenus à Guantanamo «ne risquent rien» en Algérie. «Les deux détenus algériens à Guantanamo ne risquent rien en Algérie car ils ne sont coupables de rien», avait affirmé Me Ksentini. «C’est tout à fait normal qu’ils soient rapatriés en Algérie, comme les autres détenus déjà libérés de Guantanamo et sur lesquels ne pèse aucune charge», a-t-il ajouté. Et de souligner que la justice algérienne s’était «penchée justement» sur les cas de ces détenus libérés en «toute souveraineté» et ils ont été acquittés, soulignant «qu’il n’y avait rien dans leurs dossiers». «C’est une question de souveraineté que des Algériens soupçonnés ailleurs de terrorisme, soient mis à la disposition de la justice afin de lui permettre de jeter un coup d’œil sur leurs dossiers», a-t-il estimé, assurant que «comme leurs dossiers sont vides, ils rejoindront leurs foyers tranquillement».

Interrogé sur le refus des deux détenus d’être rapatriés en Algérie par crainte de «subir des abus», préférant d’autres destinations, notamment la Bosnie ou le Canada, Me Ksentini a affirmé que leur peur était «injustifiée» et «inutile».