UPM: Le sommet aura lieu le 7 juin

UPM

Le sommet aura lieu le 7 juin

L’Expression, 02 Janvier 2010

Il sera précédé par une réunion des ministres des Affaires étrangères.

C’est sous la présidence espagnole de l’UE qu’aura lieu le deuxième sommet de l’Union pour la Méditerranée. La date vient d’en être fixée au 7 juin. Il aura lieu à Barcelone. Par la même occasion, l’Espagne souhaite accueillir le secrétariat général de l’UPM.
Les six prochains mois constituent une période charnière que le gouvernement Zapatero entend mettre à profit pour redynamiser l’initiative lancée par le président Sarkozy le 13 juillet 2008. Cette annonce est loin d’être anodine car dans les plans initiaux, ce deuxième sommet devait se tenir au Caire puisque l’Égypte assure, avec la France, la coprésidence de l’UPM. Barcelone a aussi été désignée pour accueillir le secrétariat général de l’UPM.
L’Algérie aimerait faire entendre sa voix par ses partenaires du Nord à la fois dans les domaines politique et économique. L’opportunité se présente à partir du 1er janvier avec la présidence de l’Espagne de l’UE pendant six mois. Quelques dossiers bilatéraux (Algérie-Espagne) devraient être réglés. Sonelgaz veut effectivement vendre de l’électricité en Espagne et les négociations sont en bonne voie. Plus globalement, des négociations devraient avoir lieu à propos de l’approvisionnement en gaz des pays européens. En contrepartie, l’Algérie demande des facilitations sur le mouvement des personnes vers l’Europe. Principe admis par l’ambassadeur de France à Alger. Mais le dossier est compliqué. On en veut pour preuve, la déclaration du ministre français de l’Intérieur voulant imposer des contrôles plus stricts sur les déplacements d’Algériens. Autre dossier complexe, mais que l’Algérie ne veut pas abandonner, concerne les investissements. Le ministre des Affaires étrangères veut plus d’investissements. Il a néanmoins échoué à organiser un forum des investisseurs européens en Algérie même si rien ne dit que l’offensive ne sera pas renouvelée. L’Algérie estime que sa demande est légitime aux termes de l’Accord d’association entre les deux parties. C’est l’Espagne qui hérite de ces dossiers.
Sous la présidence espagnole de l’UE, il y aura des réunions ministérielles entre l’UE et les pays du sud de la Méditerranée sur l’émigration, l’énergie solaire et le tourisme. Ces dossiers techniques ne doivent pas occulter des questions plus diplomatiques à la tête desquelles se trouvent la question du Sahara occidental et le dossier du Proche-Orient.
Cette présidence intervient après l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne le 1er décembre dernier. Le premier président de l’Union est belge et la haute représentante pour les Affaires étrangères est une Anglaise. Ils sont tous deux loin de la Méditerranée. Il reste donc à savoir quelle place accordera ce couple anglo-belge à la rive Sud.
D’autres incertitudes pèsent sur l’UPM car le Parlement européen a aussi son mot à dire sur le sujet. De nouveaux domaines tombent dans le champ de la procédure dite de codécision entre lui et le Conseil de l’UE constitué par les présidents et chefs de gouvernement.

Ahmed MESBAH