Vives préoccupations de la RASD

Escalade marocaine au Sahara occidental

Vives préoccupations de la RASD

Le Jeune Indépendant, 7 février 2009

L’ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique à Alger, M. Brahim Ghali, a exprimé les vives préoccupations du Front Polisario quant à l’attitude du royaume du Maroc qui est en train de renforcer ses positions militaires tout au long du mur qui divise le Sahara occidental.

«Nous avons remarqué que le Maroc continue dans l’escalade en intensifiant sa présence militaire sur le territoire du Sahara occidental notamment au long du mur de la honte», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse animée au siège de l’ambassade. Ces opérations militaires semblent être un message pour le nouveau médiateur dans le conflit et à l’ONU, a-t-il estimé. Ce bruit de bottes se veut donc une pression sur M. Christopher Ross, fraîchement désigné en tant qu’envoyé spécial au Sahara occidental, et qui devrait conduire les futures négociations entre le Maroc et le Front Polisario. Ces pourparlers, rompus depuis la prise de position de l’ancien médiateur Peter Van Walsum, devront intervenir bien avant la réunion du Conseil de sécurité pour l’examen du dossier sahraoui, le mois d’avril prochain, souligne M. Ghali.
Il a réitéré dans ce sens la volonté sincère de la partie sahraouie d’entrer dans des négociations sérieuses sans conditions préalables avec le Maroc afin de trouver une solution juste permettant l’autodétermination du peuple sahraoui. Mais l’espoir, a-t-il dit, ne suffit pas et la passivité de l’ONU pousse la région au pire.
L’ambassadeur sahraoui a abordé ensuite la question du pillage des ressources du Sahara occidental par le Maroc avec la complicité de firmes étrangères. Selon lui, le Maroc engrange annuellement plus de 4 milliards de dollars en exploitant les richesses sahraouies constituées principalement de phosphate, de ressources halieutiques et de tourisme. «Nous avons un observatoire international chargé de défendre nos richesses», fait-il savoir en annonçant l’intention du gouvernement sahraoui de poursuivre toute société étrangère complice dans le pillage des ressources du Sahara occidental. L’observatoire international basé en Norvège compte des représentants de quelque 30 pays. Il est sur le point d’élaborer avec la coopération des Sahraouis un document sur la question. L’objectif est de dénoncer ces pratiques illégales dans un territoire défini par la communauté internationale comme non autonome. «Nous avons le droit de poursuite et nous avons adressé des mises en garde contre les firmes complices tout en avertissant l’UE et l’ONU sur ces pratiques inacceptables», a-t-il prévenu.
Yassine Mohellebi