Un plan spécial marocain pour les « provinces du Sud » risque d’exacerber les tensions avec l’Algérie

Un plan spécial marocain pour les « provinces du Sud » risque d’exacerber les tensions avec l’Algérie

Rédaction Maghreb Emergent, 9 novembre 2013

Ce plan a été rendu public à un moment où la tension entre le royaume chérifien et l’Algérie est très vive et où les députés européens s’apprêtent à examiner un nouvel accord de pêche UE- Maroc. Cet accord est censé remplacer celui qu’ils avaient rejeté parce qu’il autorisait la pêche européenne au large du Sahara occidental, un territoire que la communauté internationale ne reconnaît pas comme étant marocain.

Le Conseil économique, social et environnemental marocain a rendu public, hier, un projet de développement de ce qu’il appelle les « provinces du sud » du Maroc et que le droit international reconnaît sous le nom de « Sahara occidental », ancienne colonie espagnole dont le Front Polisario revendique, lui, l’indépendance.

Ce rapport, affirme le conseil cité par la presse, est le fruit d’un an de travail et de l’audition de 1.500 personnes. Le projet qui y est exposé a pour objectif de réaliser quelque 14 milliards d’euros d’investissements publics et privés dans ce territoire et d’y créer 120.000 emplois sur dix ans. Il doit être présenté au gouvernement et au Parlement.

Expliquant la nécessité de ce plan spécial, le président du Conseil, Nizar Baraka, a déclaré à la presse qu’ « aujourd’hui (dans cette région), il y a des populations qui souffrent (…), qui ont un potentiel de développement (et qu’il faut) absolument apporter une réponse à leurs attentes. »

La publication de ce rapport intervient deux jours après un discours du roi du Maroc dans lequel il a accusé l’Algérie de violer les « droits humains les plus élémentaires » dans les camps sahraouis situés dans la région de Tindouf, en territoire algérien.

La tension est vive entre l’Algérie et le Maroc depuis quelques jours. En réaction à l’appel du président algérien au « respect les droits de l’homme au Sahara occidental », le Maroc a rappelé son ambassadeur à Alger et lors de manifestations de protestations devant des représentations diplomatiques algérienne au royaume chérifien l’emblème national algérien a été arraché par des manifestants en colère.

La révélation de ce plan de développement élaboré par le Conseil économique, social et environnemental marocain intervient la veille de l’ouverture de discussions au sein du Parlement européen sur un nouvel accord de pêche entre le Maroc et l’Union européenne. Cet accord est censé remplacer celui rejeté par les députés européens parce qu’autorisant les navires de l’UE à opérer au large du Sahara occidental, un territoire que la communauté internationale ne reconnaît pas comme étant marocain.