Un groupe interparlementaire au service de la cause sahraouie
Il a été créé hier à Barcelone
Un groupe interparlementaire au service de la cause sahraouie
C’est un acquis extraordinaire pour la cause sahraouie : les députés et sénateurs venus des quatre coins du monde ont signé, hier, l’acte de naissance d’un groupe interparlementaire et international de soutien et de solidarité avec le peuple et la cause sahraouis.
Barcelone (Espgane). De notre envoyé spécial, El Watan, 22 novembre 2009
Au terme d’une réunion de travail et d’intenses débats en marge du 35e Eucoco, les élus d’Afrique, d’Europe et des Amériques centrale et du Sud, ont décidé de faire de la question sahraouie une cause commune au niveau des instances internationales. Cette structure qui était juste une idée, lancée par le président de l’Eucoco, Pierre Galant au début des travaux, a été saisie au vol par les députés de différentes nationalités qui se sont enfermés dans une salle et en ressortir quelques heures après, avec une feuille de route de la future instance. C’est dire l’importance d’une telle structure composée d’élus nationaux, capables de secouer les gouvernements de leurs pays respectifs.
L’Algérie, qui figure parmi les pays ayant plaidé, en vain, la création de cette coordination parlementaire depuis longtemps, voit ainsi ses efforts récompensés. Elle a été d’ailleurs désignée en qualité de représentant de la coordination pour l’Afrique en compagnie de l’Afrique du Sud. Pour l’Europe, le Parlement catalan, qui a déplacé hier une délégation de 30 députés à la conférence, a été logiquement choisi pour parrainer l’initiative en attendant la désignation d’un autre pays. S’agissant de l’Amérique du Sud, c’est le vice- président du Parlement mexicain qui pilotera l’initiative avec des élus du Venezuela, du Brésil ou de la Colombie. Ce groupe interparlementaire s’est tout de suite mis au travail.
Diplomatie parlementaire
Avant d’annoncer l’initiative aux journalistes, les promoteurs se sont déjà entendus sur les grands axes de leur feuille de route. A commencer par leur slogan qui annonce bien la couleur : « Paix et liberté pour le peuple sahraoui ». Les députés du monde vont, en effet, prendre en charge et à leur niveau la revendication du peuple sahraoui et la dénonciation des violations de ses droits notamment celui à l’autodétermination. Ce groupe devra également dénoncer la colonisation marocaine et exercera un travail de lobbying auprès des gouvernements nationaux pour les amener à soutenir la cause sahraouie. L’intergroupe parlementaire se propose en outre de faire pression sur les autorités politiques de chaque pays, pour qu’elles reconnaissent le République arabe sahraouie démocratique (RASD).
Au plan international, ce groupe parlementaire de pression s’assigne comme objectif d’actionner la diplomatie parlementaire au niveau des Nations unies pour faire entendre la voix du peuple sahraoui. De même qu’il tentera à travers des activités de sensibilisation d’obtenir l’application des résolutions de l’ONU relatives au référendumd’autodétermination et du respect de la légalité internationale. C’est dire que la 35e édition de la Conférence européenne de coordination et de solidarité avec le peuple sahraoui (Eucoco) vient d’aboutir à un résultat spectaculaire via la création de ce forum des parlementaires du monde totalement indépendant. Le Maroc, qui misait sur l’essoufflement du mouvement de solidarité et qui a tout fait pour faire capoter cet Eucoco, est « bien » servi. Désormais les Sahraouis disposeront d’une voix puissante qui va porter au-delà des continents.
Que les députés du monde joignent leur voix pour soutenir l’idéal sahraoui est en soi un signe que la cause gagne de plus en plus de sympathie, voire d’engagement. Aussi cette structure promet de faire parler d’elle en ce sens que ses membres vont s’employer à sensibiliser leurs collègues sur la nécessité de se joindre à eux. Pour ce faire, il a été décidé le lancement d’un site internet dédié exclusivement à l’intergroupe parlementaire où seront communiquées toutes les informations liées à son activité et à la cause sahraouie.
Par Hassan Moali