Des opérateurs algériens prospectent le marché russe

Chambre algérienne de commerce et d’industrie

Des opérateurs algériens prospectent le marché russe

El Watan, 9 février 2016

Une centaine de chefs d’entreprise algériens encadrés par la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI) se sont rendus, hier en Russie, pour un séjour d’affaires qui s’étalera jusqu’au 12 février.

La visite, qui sera sanctionnée par la tenue du conseil d’affaires algéro-russe, s’inscrit dans le cadre du programme stratégique arrêté récemment par la CACI et qui consiste, entre autres, à «sensibiliser les opérateurs économiques au développement à l’international», avec comme objectif d’amorcer «une Algérie émergente, devant se développer dans et par l’international (…), tout en s’inspirant des bonnes pratiques pour construire son propre modèle économique correspondant à notre politique de diversification économique fondée sur des logiques de filières industrielles innovantes», souligne la CACI.

L’institution explique le choix porté sur la Russie d’abord par les liens historiques qui lient les deux pays. «La Russie n’est pas qu’un partenaire économique, c’est aussi un allié politique avec lequel nous entretenons des échanges cordiaux et amicaux et avec lequel nous définissons des intérêts communs bien compris. La sécurisation et la promotion des investissements entre nos deux pays existent et l’Algérie est déterminée à faciliter les investissements étrangers et considère la Russie comme un pays partenaire à valoriser», souligne encore la CACI.

C’est aussi en raison des échanges entre nos deux pays qui méritent d’être accrus qu’une telle initiative a été prise, en plus du fait que «la Russie dispose aujourd’hui d’une économie émergente à fort potentiel qui fait figure d’exemple à travers le monde, indépendamment des difficultés passagères liées aux embargos économiques qui, d’ailleurs, profitent à d’autres partenaires», fait observer le même organisme. Pour la CACI, la Russie a su cultiver sa compétitivité technologique dans de nombreux secteurs industriels, agricoles et énergétiques et «le fait que la Russie soit une économie émergente nous intéresse tout particulièrement».

Il convient de rappeler que plusieurs opérateurs économiques nationaux avaient déjà exprimé leur souhait de signer un accord préférentiel avec les autorités russes pour positionner des produits algériens sur le marché russe. Pour le représentant commercial de l’ambassade de Russie en Algérie, Alexeï Shatilov, cette question peut être soulevée lors de la visite à Moscou du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui interviendra avant la fin du premier trimestre 2016. Il a précisé qu’un accord stratégique dépend également du volume des échanges, citant, à titre d’exemple, la coopération militaire qu’il qualifie de «bonne».

M. Shatilov a indiqué que le marché russe offre de fortes opportunités d’affaires, surtout dans le contexte politique international actuel où la Russie est sous embargo économique. Selon la CACI, les échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint 645 millions de dollars, dont 639 représentent les importations de l’Algérie durant les huit premiers mois de 2015. En 2014, ces échanges avaient atteint 530 millions de dollars dont 523 d’importations. Pour ce qui est des exportations vers la Russie, elles sont passées de 7 millions de dollars en 2014 à 3 millions de dollars en 2015, dont 70% représentent les exportations de dattes.
Lyes M.