Réaction à l’invitation du chef du gouvernement
Réaction à l’invitation du chef du gouvernement
Prudence sans intransigeance de la CADC
Par Malik Boumati, La Tribune, 2 juin 2003
L’invitation au dialogue lancée samedi dernier par le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, à l’adresse du mouvement des arouch n’a pas encore reçu une réponse claire parmi les délégués de la Coordination des archs, daïras et communes (CADC) de la wilaya de Tizi Ouzou. La présidence tournante de cette organisation, qui a animé un point de presse hier, ainsi que certains délégués contactés individuellement, préfèrent rester prudents à l’occasion de cette énième invitation au dialogue émanant des autorités. «La réponse officielle sera connue le week-end prochain lors d’un conclave extraordinaire de la coordination interwilayas», dira un membre de la présidence tournante de la CADC qui annonce, par ailleurs, la tenue d’une rencontre tout aussi extraordinaire de la structure de wilaya de leur mouvement pour cette semaine.Certains délégués de la CADC interrogés individuellement, tels que ceux des coordinations d’At Ghori et At Mahmoud, ont eu les mêmes réponses déclarant attendre la tenue d’une rencontre de concertation en vue de donner une réponse consensuelle à l’invitation d’Ouyahia. Il est à relever que si les délégués restent prudents dans leurs réactions à l’offre de dialogue exprimée par le chef de l’Exécutif, ils sont toutefois loin de l’intransigeance qu’on leur connaît à l’occasion des offres de dialogue émises par différents responsables de l’Etat. On se rappelle qu’au lendemain de chaque appel au dialogue, les délégués des arouch, s’ils ne rappellent pas le caractère «scellé et non négociable» de la plate-forme d’El Kseur, posent des conditions qu’ils savent irrecevables de la part des autorités. Ces mêmes autorités qui tantôt dans des déclarations tantôt dans des actions confortent la méfiance à leur égard ainsi que le statu quo dans la région de Kabylie.Aujourd’hui, certains passages de la déclaration d’Ouyahia tentent de montrer une certaine disponibilité du gouvernement à trouver une solution à la crise. L’absence d’intransigeance dans la réaction de la CADC constitue-t-elle un signe de volonté chez les arouch de résoudre la question de l’instabilité dans la région ? Si c’est le cas, y aura-t-il un consensus parmi les délégués sur cette question de dialogue lors du prochain conclave ? La réponse à ces questions et bien d’autres n’est pas évidente aujourd’hui mais le prochain conclave nous renseignera un peu plus sur les intentions des délégués et des arouch.
M. B.