Le collectif estudiantin bouge à Béjaïa

Le collectif estudiantin bouge à Béjaïa

L’université et la wilaya bloquées

El Watan, 10 décembre 2007

Les étudiants de l’université Abderrahmane Mira de Béjaïa sont sortis hier pour une grande marche de protestation qui les a emmenés du campus de Targa Ouzemmour jusqu’au siège de la wilaya où un sit-in et des prises de parole des représentants des collectifs estudiantins ont été organisés.

Ce mouvement de protestation, qui a bloqué durant toute la journée d’hier le centre-ville et le siège de la wilaya, occasionnant au passage de grandes perturbations dans la circulation automobile, a commencé il y a un peu plus d’une semaine. Les étudiants sont rentrés dans un mouvement de grève illimité et l’université a vu ses portes bloquées pour dénoncer des problèmes récurrents liés aussi bien au volet pédagogique qu’aux conditions de vie dans les résidences universitaires.Au tout début de leur protesta, il y a une quinzaine de jours, les étudiants ont organisé une première marche et bloqué la RN9 avant de déposer une plate-forme de revendications d’une trentaine de points ainsi qu’un préavis de grève adressés à toutes les autorités compétentes. Une autre marche organisée quelques jours plus tard a abouti au saccage complet des locaux de la direction des œuvres universitaires. Depuis, la tension n’a cessé de monter. Les promesses de dialogue des autorités n’ayant pas abouti, ce sont les portails de l’université qui ont été cette fois-ci définitivement bloqués par les étudiants. Selon des représentants des comités estudiantins qui encadrent la protesta, pour permettre de nouveau l’accès à l’université et empêché les étudiants de les bloquer, les responsables du campus ont procédé à la démolition pure et simple de ces portails. Hier encore, dans une déclaration rendue publique, la section locale du CNES dénonçait la politique de « pourrissement privilégiée par les pouvoirs publics » et appelait à « l’ouverture de négociations sérieuses autour des revendications sociopédagogiques contenues dans la plate-forme de revendications » des étudiants. Une autre déclaration de l’APW de Béjaïa, signée par son tout nouveau président, Hamid Ferhat, dénonçait également cette situation. « Les entasser dans des chambres dortoirs, leur servir des bourses de la honte, les affamer biologiquement et intellectuellement, c’est vouloir tuer l’avenir de ce pays », est-il écrit. En l’absence d’une volonté clairement affichée de la part des autorités d’ouvrir un dialogue sérieux et qui est revendiqué par la coordination universitaire des syndicats autonomes estudiantins, le bras de fer est apparemment appelé à s’inscrire dans la durée.

Djamel Alilat


Résidence universitaire de Corso

Grève et marche des étudiants

Des centaines d’étudiants de l’université M’hamed Bougara résidant à Corso (Boumerdès) ont organisé hier une marche en direction du chef-lieu de wilaya pour manifester leur condamnation de l’assassinat de l’un de leurs camarades, la veille, dans une chambre de leur cité universitaire.

A Boumerdès, ils seront rejoints par leurs camarades de l’université. La manifestation a été ponctuée d’un arrêt de cours décidé spontanément. Les étudiants de l’université de Boumerdès sont unanimes à condamner « cet acte abject ». « Profondément consternés et indignés suite à l’horrible assassinat de notre camarade Maaradji Zine El Abidine, nous condamnons avec la plus grande fermeté cet acte odieux », lit-on dans la déclaration de la Coordination des étudiants de Boumerdès (CEB). La coordination qui estime qu’« une telle tragédie n’a été possible que parce que les mesures préventives nécessaires n’ont pas été prises », exprime toutefois sa vive inquiétude « devant la montée des tensions » et appelle les étudiants au calme, leur recommandant « un sens de la responsabilité et un esprit rationnel afin d’empêcher tout dérapage ». « Car il se trouve parmi les étudiants et les travailleurs des individus qui voudraient profiter de cette tragédie pour régler des comptes à leurs collègues ou leurs adversaires », nous disent des membres de la CEB. Pour rappel, M. Maaradji a été trouvé mort, tué à coups de couteau dans une chambre de la cité universitaire de Corso. Une enquête a été ouverte afin d’élucider les circonstances du crime et les investigations s’intéressent à l’entourage de la victime.

K. O.