Saïd Sadi ne se retirera pas

ELECTIONS PRESIDENTIELLES

Saïd Sadi ne se retirera pas

Le Quotidien d’Oran, 14 février 2004

Le président du RCD n’a pas l’intention de se retirer de la course aux élections présidentielles. Il a choisi la célébration du 15e anniversaire de la création de son parti pour le signifier au moment où dans le groupe des 11-1, on fait planer la menace d’un retrait collectif. Il a donc clairement indiqué jeudi au centre culturel de la commune d’El-Biar qui a abrité lez festivités de cet anniversaire du 15e anniversaire de la création de son parti. Devant des invités nationaux, des personnalités et des diplomates, Saïd Sadi a indiqué qu’il est hors de question de laisser seul Bouteflika dans la course à la magistrature suprême. Il expliquera que la prochaine consultation pourrait être l’occasion de tourner la page de la crise et non en ouvrir une autre. Et si d’aventure, désengagement il y a, il ne sera pas passif. Sadi considère que c’est l’avenir du pays qui est en jeu à travers cette élection présidentielle. Pourtant, il n’a pas manqué de brocarder le président sortant, dont il a sévèrement critiqué la gestion. Bouteflika a non seulement ressuscité, selon lui, les pratiques du passé, mais il a aussi asservi l’administration, confisqué les médias publics et humilié la justice. «Il aura permis une pratique de la corruption au grand jour». Il fera part également d’entraves dressées par l’administration dans le recueil des signatures, citant nommément le wali de Chlef qui préfère des signataires en faveur de Bouteflika en décourageant les autres. Quant à la formation qu’il préside dont il a retracé l’itinéraire, il dira qu’elle a toujours été à l’avant-garde du combat démocratique. «Notre mission est historiquement accomplie», a-t-il déclaré, avant de relever que l’islamisme ne constitue plus une hypothèque sur la nation algérienne. Saïd Sadi évoquera quelques aspects de son programme qui seront certainement des mots d’ordre de son programme électoral, à l’instar du concept de la régionalisation, qu’il présente comme un enjeu qui fondera l’Algérie de demain. En dépit de la forte suspicion qui pèse sur la régularité du scrutin que le groupe anti-fraude a contribué à épaissir, le président du RCD maintient ainsi sa décision qu’il a préparée depuis longtemps et pour laquelle il s’est beaucoup dépensé notamment en convoquant les assises des démocrates et républicains dont il est censé être le représentant dans cette compétition. Mais à son grand désenchantement, il a dû se contenter de la caution de son parti.

Sadi aura la périlleuse épreuve d’affronter en Kabylie l’hostilité du mouvement des archs qui a décidé de rejeter les élections à la suite de l’échec du dialogue avec le gouvernement, comme le FFS lors des élections locales.

Omar S.