Les «onze» n’ont pas su répondre au chef d’état-major

Réunis hier au siège du FLN à Alger

Les «onze» n’ont pas su répondre au chef d’état-major

par Hamidou B., Le Jeune Indépendant, 21 janvier 2004

Après sept heures de discussions non-stop, hier, au siège central du parti du Front de libération nationale (FLN) à Hydra (Alger) le groupe des onze, personnalités et partis politiques, ont pondu un communiqué dans lequel les présents n’ont à aucun moment su, pu, ou voulu répondre aux déclarations du chef d’état-major, Mohamed Lamari, faites mercredi dernier à la presse nationale sur la position de l’institution militaire à propos de la prochaine élection présidentielle.

Selon le communiqué distribué à la presse, le groupe des «onze» s’est contenté d’évoquer des généralités et faisant des rappels de ce qui a déjà été dit lors de leur première rencontre (12 janvier) à la permanence du candidat Rachid Benyellès, à Hydra.

Ce groupe s’est finalement transformé en une sorte de commission technique confinée dans un cadre de concertation entre personnalités politiques et présidents de partis sur la situation politique du pays. «Devant l’exceptionnelle gravité des menaces qui pèsent sur la nation, nous avions alerté l’opinion nationale et internationale par notre déclaration du 12 janvier 2004.

A ce jour, aucune réponse n’a été enregistrée de la part du pouvoir exécutif. Au contraire, nous assistons à une fuite en avant dans les abus d’autorité», lit-on dans le communiqué. Les signataires de ce communiqué n’expliquent pas en quoi et comment l’Algérie dans son ensemble est menacée.

«Nous prenons acte de la déclaration du chef d’état-major de l’ANP. Une telle position exige que les autres institutions s’interdisent tout engagement dans ce qui se présente désormais comme un coup de force électoral», souligne-t-on dans le communiqué sans plus de précision.

Les «onze» rappellent leur «volonté de consolider [leur] cadre de concertation et d’action pour une élection sincère, régulière et transparente et pour des mesures à la hauteur des enjeux auxquels est confronté notre pays et des légitimes aspirations des citoyens».

Cette réunion a regroupé cinq ex-chefs de gouvernement, Réda Malek (ANR), Mouloud Hamrouche, Mokdad Sifi, Ahmed Benbitour et Ali Benflis (FLN) et des présidents de partis politiques, Ahmed Taleb Ibrahimi (président du parti Wafa non agréé), Abdelkrim Dahmane (MSP), Saïd Sadi (RCD) et des personnalités politiques nationales, Chérif Belkacem, ancien membre du Conseil de la révolution au temps de feu Houari Boumediene, Rachid Benyellès, général à la retraite et candidat à la présidentielle et Ali Yahia Abdenour, président de la Ligue algérienne des droits de l’homme.

Il faut souligner qu’au sortir de leur réunion, les participants ont refusé de faire des déclarations, se contentant de renvoyer les nombreux journalistes au communiqué distribué à l’occasion. Mokdad Sifi a pour sa part indiqué que le groupe saisira l’institution militaire sans pour autant commenter les propos de Lamari.

«Nous avons pris acte de la neutralité de l’institution militaire. Nous demandons à ce que toutes les autres institutions soient également neutres lors de l’élection présidentielle». Il ajoutera que d’autres rencontres sont prévues, sans en préciser la date ou le lieu.

H. B.