Le MSP soutient Bouteflika

Il devrait bénéficier de plus de portefeuilles

Le MSP soutient Bouteflika

Le Quotidien d’Oran, 10 février 2004

Le MSP devait mettre fin au faux suspens qu’il a entretenu au sujet de l’élection présidentielle. Le majless echouri qui s’est réuni, hier, avec cet unique point à l’ordre du jour, dans un strict huis clos et dont les travaux se sont poursuivis dans la soirée, devait donc entériner le choix définitif de la formation islamiste.

A l’heure où nous mettons sous presse, la décision n’est pas encore tombée mais suffisamment d’indices et de signes avant-coureurs montrent la direction que prendra le positionnement du MSP à l’égard de cette échéance. Le premier acte du conseil consultatif dont la session est demeurée ouverte pour mieux apprécier l’évolution de la scène politique a consacré deux hypothèses: celle de la présentation d’un candidat issu de ses rangs ou celle de l’alliance avec une candidature externe.

Au regard de l’attitude de la direction du parti et de ses satellites, exprimée ces jours, il apparaît, clairement, que la seconde option est la plus plausible.

Le choix serait porté sur le Président Bouteflika. Le porte-parole du MSP, M. Abdelamdjid Menasra, nous a indiqué, peu avant l’ouverture des travaux du conclave, que Abdelaziz Bouteflika est le seul qui a proposé au parti une alliance. Au-delà de la personne du Président qui veut fédérer autour de lui et de son programme un maximum de forces politiques, le rapprochement s’opère avec le RND avec qui des contacts confirmés sont noués en vue de la consolidation de l’alliance gouvernementale déjà à l’oeuvre. Mais dont la durée de vie se prolongera au-delà du scrutin d’avril. Il est attendu que le MSP dispose de plus de porte-feuilles dans le staff gouvernemental.

Le soutien apporté à Bouteflika s’accompagne d’une distanciation manifeste à l’égard du groupe dit des «Onze». Il est, en effet, significatif que l’ex-Hamas ne signe pas la dernière déclaration du collectif qui a sanctionné la réunion du 08 février, dans laquelle est récusée la création unilatérale de la commission politique chargée du contrôle et de la surveillance des élections présidentielles. Le groupe estime que cet organe est inapte à garantir le déroulement d’une élection régulière sincère et transparente. Un contenu qui n’agrée plus le mouvement islamiste qui s’inscrit, désormais, dans une trajectoire opposée. Paradoxe, cela ne l’empêche pas d’entamer des démarches pour obtenir l’autorisation du meeting que le collectif compte animer ce week-end. Et puis, signe qui ne trompe pas, non plus, l’organisation estudiantine, l’UGEL, dont la filiation avec le MSP n’est plus à démontrer, a donné le ton, 48 heures à l’avance, en proclamant solennellement son appui à un second mandat du Président sortant.

Abdelmadjid Menasra, contacté au cours des travaux, a confirmé à demi-mot l’option du soutien au président de la République. Un communiqué sera rendu public, aujourd’hui.

Quant au retrait du parti du «front anti-fraude», il sera prononcé dès que la position en faveur du président Bouteflika sera officiellement prise par l’instance consultative, c’est-à-dire, aujourd’hui.

Omar Sadki