FFS: Non au gangstérisme politico-mafieux
Front des Forces Socialistes
Conseil National
Le Conseil national du FFS réuni en session extraordinaire le 12 février 2004, après analyse de la situation politique du pays a adopté la déclaration suivante :
Non au gangstérisme politico-mafieux
Près d’un demi siècle après sa victoire sur les forces du colonialisme français, le peuple Algérien continue de subir le diktat et la violence des clans militaro-policiers qui ont, dés l’indépendance imposé un système de gouvernance fondé sur la terreur, les coups de force, la gabegie et la corruption.
Douze années, après l’interruption manu militari, du processus de démocratisation initié sous la pression de la révolte des jeunes en octobre 1988.
Six années à peine après « le parachèvement de l’édifice institutionnel » qualifié pompeusement de processus de restauration de l’Etat, force est de constater que les fissures sont béantes, l’instabilité est encore plus grande.
En dépit de l’échec avéré de sa démarche, et malgré les mises en gardes des forces démocratiques représentatives quant aux risques de dislocation de la nation et de décomposition totale de l’Etat, le pouvoir a convoqué le corps électoral pour le 08 avril et s’apprête à organiser un énième scrutin présidentiel dans un contexte de confusion et d’impasse politique.
Aucun cadre de revendication de droits et de liberté n’est épargné par le coups de forces. Un véritable processus de gangstérisme politico-mafieux est mené pour détruire toutes les libertés démocratiques.
L’incertitude et l’arbitraire touchent tous les domaines de la vie des citoyens. En face d’eux et contre eux il y a un discours et une culture de la violence qui sont inconciliables avec le suffrage universel.
Le conseil national du Front des Forces Socialistes considère qu’il est politiquement irresponsable et moralement indécent de s’entêter à maintenir un scrutin qui ne mobilise que les cercles du pouvoir, les milieux mafieux et tous les bénéficiaires de la rente pétrolière.
Le Front des Forces socialistes, fort de son ancrage dans les milieux populaires, est convaincu que les citoyens manifestent une indifférence totale à l’égard de ce scrutin, et sait que des pans entiers de la population couvent une colère qui risque de provoquer à tout moment des déflagrations ravageuses.
Le FFS qui ne récuse pas les questionnements de fond, milite pour de vrais diagnostics et des remèdes efficaces.
Il maintient que la négation du « droit d’avoir des droits » fut et reste l’élément fondamental de la fausse république. Elle est la cause originelle d’un cancer qui, après avoir rongé les institutions, est en train de s’attaquer aux valeurs qui cimentent notre société.
Au moment où les Algériens s’attendent à la prise en charge de leurs aspirations démocratiques, le pouvoir s’emploie à multiplier les facteurs de la confrontation fratricide en réactivant tous les archaïsmes et les extrémismes destructeurs.
Le dialogue avec l’Aarouchs et l’accord conclu pour la destitution des élus du FFS en est la parfaite illustration.
Pour le FFS, la crise de Kabylie est inséparable de la crise nationale. Car la nation algérienne dans son écrasante majorité et à travers toutes les régions du territoire national, souffre au quotidien, directement ou par communion fraternelle des mêmes exactions, abus et Hogra.
Convaincu que seule une solution globale politique et démocratique est à même de sortir le pays de la crise.
Le Front des Forces Socialistes interpelle les décideurs sur les risques d’un embrasement généralisé et incontrôlable : Reporter le scrutin c’est éviter le chaos et impulser une dynamique de changement à même de redonner l’espoir aux populations.
Le FFS considère que l’urgence est d’engager le pays sur la voie de la construction démocratique de l’Etat et de la société.
Il s’agit de réunir les conditions nécessaires à l’amorce d’un processus politique pour une transition démocratique.
Le report de l’élection présidentielle et son couplage avec l’élection d’une assemblée constituante ouvrira de nouvelles perspectives de paix et de démocratie pour notre pays. Cette perspective fondée sur la restitution au peuple de son droit à l’autodétermination sera le pilier essentiel pour l’avènement de la deuxième république.
Le FFS appelle l’ensemble des Algériennes et des Algériens à se mobiliser pacifiquement
pour imposer une solution politique à la crise.