Le FFS appelle au boycott

PRESIDENTIELLE

Le FFS appelle au boycott

El Watan, 6 mars 2004

A l’issue d’une session extraordinaire de son conseil national tenue jeudi dernier, le FFS a lancé un appel aux Algériens pour un «boycott massif et actif» du scrutin du 8 avril prochain. «En dépit du manque d’intérêt et de la désaffection totale de la population à l’égard du processus de consolidation de la dictature par la relégitimation des institutions préfabriquées, le pouvoir s’entête à organiser une énième mascarade électorale dans un climat de confusion et de terreur», est-il noté dans un communiqué du FFS, rendu public hier.

Pour le plus vieux parti d’opposition, cette élection présidentielle est porteuse de risques majeurs pour le pays. «L’échéance
du 8 avril est discréditée et décrédibilisée par l’exclusion de l’opposition réelle, la mise au pas de l’administration, le monopole exercé sur toutes les institutions de l’Etat, la dilapidation des biens publics, le harcèlement exercé sur la presse privée, la fermeture du champ politique et médiatique et le maintien de l’état d’urgence», est-il relevé. D’ailleurs, estime le FFS, «ce scrutin ne mobilise que le pouvoir, ses clientèles et les réseaux maffieux malgré, bien entendu, le matraquage médiatique, les maquillages pluralistes et les fausses promesses électoralistes.» Pis encore, souligne le FFS, «en configurant une façade pluraliste, le pouvoir a choisi des candidats tirés sur le volet dans le seul but de cautionner une mascarade électorale. Il vise à imposer une nouvelle fois un chef d’Etat, recomposer le champ politique par le mensonge et la manipulation pour fabriquer une opposition factice et réaliser les pôles politiques conçus et programmés par les laboratoires.» Devant les «menaces qui pèsent sur la société», le FFS a réaffirmé que «seule une solution politique globale, pacifique et démocratique, est à même de réaliser la rupture radicale avec le système et rendre possible l’avènement de la Deuxième République démocratique et sociale». Pour ce faire, le parti de Hocine Aït Ahmed a lancé un appel «aux Algériens à une mobilisation pacifique pour l’élection d’une assemblée nationale constituante, seule et unique voie pour restituer au peuple algérien son droit à l’autodétermination.» Le FFS s’est élevé par ailleurs contre «les propos insidieux du président du Conseil constitutionnel qui a outrepassé ses prérogatives en s’érigeant en donneur de leçons de patriotisme. La compétence et l’honneur d’un ex-juge de la cour de La Haye devraient imposer un rappel à l’ordre au chef du gouvernement dès la signature du protocole de la honte.»

Par A. Benchabane