Bureau national et comptes du MRN bloqués

Bureau national et comptes du MRN bloqués

Djaballah «surpris» par la chambre administrative

par Samir B., Le Jeune Indépendant, 13 juin 2006

Contre toute attente, la chambre administrative de la cour d’Alger vient de prononcer un verdict déboutant… les légalistes du MRN. En fait, il s’agit là d’un verdict politiquement lourd de sens puisque le MRN de Djaballah, qui attendait d’être conforté dans sa position, perd son procès contre les redresseurs, menés par l’ex-président du madjlis echoura, Mohamed Boulahia.

En donnant, hier, raison au groupe de Boulahia, la justice vient de provoquer un véritable séisme dans la maison «Islah». La consternation était à son comble dans les milieux proches de Djaballah et, d’ores et déjà, des cadres centraux du parti ne se sont pas privés de dénoncer une décision «politique» et «injuste» d’autant, ont-ils rappelé, le ministère de l’Intérieur s’est déclaré non concerné par cette affaire.

Bien évidemment, les légalistes comptent interjeter un appel auprès du Conseil de l’Etat et, en attendant, il est bon de savoir qu’en application du délibéré de la chambre administrative de la cour d’Alger, le parti de Djaballah ne pourra pas disposer de ses comptes, gelés par décision de justice, comme il est tenu d’organiser son congrès en prenant désormais en compte l’aile de Boulahia.

Un autre coup dur a été asséné à Djaballah, la justice ayant décidé de geler les activités de l’instance dirigeante du parti, autrement dit, le bureau national du MRN, tel qu’il est, n’a plus aucune légitimité. Dans un communiqué rendu public, la direction nationale du parti de Djaballah estime que la décision n’a aucune base légale et elle est en porte-à-faux des dispositions du code de procédures civiles et la loi sur les partis.

«Le refus du ministère de l’Intérieur de s’ingérer dans le conflit fait de celui-ci, un conflit entre personnes (…) ce qui fait qu’il ne relève pas des prérogatives de la chambre administrative à laquelle échoit constitutionnellement la mission de trancher dans les conflits opposant l’Etat, la wilaya ou une institution à caractère administratif, le reste relève des instances judiciaires», est-il expliqué dans la correspondance.

Le MRN considère que la décision est politique sous couvert de la justice, répondant à une volonté politique qui vise à faire taire la voix du MRN. En tout état de cause, bien que le cheminement de l’affaire du MRN était loin de ressembler à celui de l’affaire du FLN, dans la mesure où le département de Zerhouni n’a pas voulu s’immiscer dans cette affaire interne, la justice vient néanmoins de donner raison aux redresseurs.

Ces derniers, pour rappel, avaient, au lendemain de la dernière présidentielle, tenté d’expérimenter la «méthode» des redresseurs du FLN en lançant une campagne médiatico-judiciaire contre le président du MRN accusé, à l’époque, d’avoir négocié en sourdine la participation du mouvement au gouvernement.

Force est de constater, que deux ans après la présidentielle de 2004 et le début de la campagne hostile au président du MRN, les redresseurs ont gagné la bataille judiciaire. Comme quoi, le syndrome FLN … S. B.