Ali-André Mecili victime de la double raison d’Etat
Front des Forces Socialistes – section Ile de France
[email protected] Paris, le 20 mars 2007
Ali-André Mecili victime de la double raison d’Etat
Quand les services algériens assassinent impunément sur le sol français.
Maître Ali-André Mecili a été exécuté le 7 avril 1987, devant l’entrée de son domicile, bd Saint-Michel à Paris, par des mains à la solde du régime militaire d’Alger. Vingt ans se sont écoulés depuis. Vérité et justice ne lui ont toujours pas été rendues. L’ « amitié » franco-algérienne se paie au prix fort.
Au-delà de l’homme, dont la lucidité et l’engagement politique étaient appréciés de tous, cet acte visait l’opposant ainsi que l’ensemble des opposants algériens au régime d’Alger, mis en place par la violence au lendemain de l’indépendance. Engagé très jeune dans la lutte de libération nationale, Ali Mecili a été, de toutes les luttes pour les libertés démocratiques en Algérie. Militant des droits de l’Homme, il était l’ami de nombreuses causes justes à travers le monde. Dirigeant de la première heure du FFS, aux cotés de Hocine Aït Ahmed, Ali Mécili s’est investi avec une rare abnégation dans l’élargissement de la base sociale du parti, et plus largement dans l’édification d’un pôle d’opposition démocratique autonome. Son action a été déterminante dans l’ouverture de pourparlers entre les différents segments de l’opposition algérienne. Mohamed Boudiaf, Ahmed Ben Bella et Hocine Ait Ahmed, notamment, y étaient parties prenantes. Ainsi, Ali Mecili a été le véritable chef d’orchestre d’une construction politique qui s’est concrétisée à Londres, en décembre 1985, par la signature d’une plateforme politique commune. Connue sous le vocable des accords de Londres, cette démarche unitaire de l’opposition algérienne avait ébranlé, sur le double plan national et international, le régime d’Alger. Les tenants du système l’ont jugée impardonnable et ont ordonné la liquidation physique de l’ « instigateur de cet affront ».
Aujourd’hui, ses amis, ses camarades et sa famille continuent de réclamer vérité et justice en dépit d’une chape de plomb scellée par la double raison d’Etat, algérienne et française. En Algérie, l’impunité continue de régner. Elle vient d’ailleurs d’être élevée au rang de politique officielle par le président Bouteflika, particulièrement depuis le pseudo référendum du 29 septembre 2005 sur la « Charte pour la paix et la réconciliation nationale ». La vocation de cette dernière étant de permettre l’exfiltration, des maquis, « des islamistes du DRS », de dédouaner les auteurs des crimes de la décennie rouge et de garantir l’impunité des services de la police politique, des terroristes islamistes et des dignitaires de l’armée.
En France, l’indulgence pour ne pas dire la complicité des services français a fait que cet assassinat demeure à ce jour également impuni. Comment qualifier autrement l’attitude de la France qui avait procédé à l’exfiltration en urgence absolue de l’assassin vers Alger ? La collusion évidente de Paris avec les autorités algériennes est allée jusqu’à la neutralisation de l’instruction judiciaire. Alors que la justice française est supposée être indépendante du pouvoir politique.
Néanmoins, les amis, les camarades et la famille d’Ali Mécili ne désespèrent pas d’en finir avec un déni de justice qui, de ce côté-ci de la Méditerranée, mine les fondements même de la démocratie à la française. En pleine campagne des présidentielles, cette vingtième commémoration de l’assassinat d’Ali doit être l’occasion d’interpeller les différents candidats sur cette « Affaire Mecili ». Cette opportunité, nous devons la saisir pour rappeler à chacun des présidentiables ses engagements à faire triompher la justice en toute circonstance.
D’ores et déjà, le FFS Ile de France appelle tous ceux qui partagent les valeurs de justice à un recueillement solennel.
Rassemblement au cimetière du Père-Lachaise, le samedi 7 avril à 14h30
devant l’entrée principale – métro Père-Lachaise.
Le dépôt de gerbe se fera à 15h précises.