Hocine Aït Ahmed, combattant de l’indépendance et infatigable militant de la démocratie en Algérie est mort
Said Djaafer, Maghreb Emergent, 23 décembre 2015
Hocine Aït Ahmed, dirigeant historique de la lutte pour l’indépendance et militant de démocratie en Algérie est mort aujourd’hui, 23 décembre 2015, à Lausanne, en Suisse, apprend-on de sources familiales. Le corps du valeureux militant de la cause nationale et de la démocratie va être rapatrié en Algérie, indique-t-on de même source.
Hocine Aït Ahmed, 89 ans, a été victime au début de l’année d’un accident vasculaire cérébral qui l’a affaibli. Militant de la cause nationale depuis sa jeunesse, Hocine Aït Ahmed, a présenté, au comité central du Parti du Peuple Algérien (PPA) en 1948, un rapport qualifié de décisif sur les formes et la stratégie de la lutte armée pour l’indépendance.
Il dirigera l’Organisation Spéciale (OS) en successeur de Mohamed Belouizad, atteint de tuberculose. Il a accomplit un grand travail de structuration de l’Organisation Spéciale. Hocine Aït Ahmed est l’une des dernières grandes figures de la révolution algérienne. Il incarne aussi l’opposition démocratique en se positionnant, dès l’indépendance, contre le parti unique et la mise en place d’un système autoritaire.
Son mot d’ordre qui continue d’avoir une grande résonance et qui reste d’actualité est: « le patriotisme aujourd’hui, c’est la démocratie ». Hocine Aït Ahmed est probablement l’homme politique qui a subi les campagnes de dénigrements les plus systématiques et les plus longues en Algérie.
Décès de Hocine Ait Ahmed
Par Riyad Hamadi, TSA, 23 décembre 2015
Hocine Ait-Ahmed, l’un des dirigeants historiques de la Révolution algérienne, est décédé mercredi à Genève en Suisse, rapporte l’APS, citant une source au FFS.
Né en 1926 à Aïn El Hammam dans la wilaya de Tizi Ouzou, Ait Ahmed, lycéen à Ben Aknoun à Alger, il adhère au PPA dès 1943 et y défend le recours à la lutte armée pour l’indépendance de l’Algérie dès 1946. En 1947, il est coopté au Bureau politique de son parti chargé de l’État-major de l’Organisation secrète et la préparation d’une insurrection armée.
Dès 1954, il se prononce pour la lutte armée et défend les thèses du FLN, dont il est l’un des fondateurs. Deux ans après, le 22 octobre 1956 ; il est kidnappé par l’armée française avec Ben Bella, Boudiaf et Khider dans l’avion Air-Atlas qui les menaient de Tanger à Tunis. Il reste en prison jusqu’au cessez-le-feu en 1962. Ministre d’État du GPRA, il s’oppose au groupe de Ben Bella et l’État-major de l’ALN dirigé par Houari Boumedienne.
À l’indépendance, député de l’Assemblée constituante, il s’oppose au régime de Ben Bella et lance le FFS en 1963, après avoir dirigé une courte rebellion armée en Kabylie, en compagnie du colonel Mohand Oul Hadj. Arrêté en 1964, il est condamné à mort, avant d’être gracié. Il s’évade de la prison d’El Harrach en 1966 et s’exile en Suisse.
Le 15 avril 1990, il rentre au pays et relance le FFS. En 1999, il s’est porté candidat à la présidentielle, avant de se retirer avec d’autres candidats, laissant Abdelaziz Bouteflika, futur président, seul en course.