Le FFS priorisera la société civile

IL REPRENDRA LE PROJET DE RECONSTRUCTION DU CONSENSUS NATIONAL

Le FFS priorisera la société civile

Le Soir d’Algérie, 24 janver 2016

Qu’en est-il du projet de reconstruction du consensus national cher au FFS et dont la première phase des consultations s’est soldée par un échec au vu du refus des nombreux acteurs politiques notamment de s’y souscrire ?
M. Kebci – Alger (Le Soir) – Si pour tous ses interlocuteurs, l’initiative relève d’un mort-né politique, pour la direction nationale du vieux front de l’opposition, la démarche est loin d’être enterrée. Bien au contraire, elle compte la relancer prochainement avec, cette fois-ci, un «recentrage» en termes de partenaires à y associer. C’est ainsi que la direction nationale du FFS travaille, depuis des semaines, sur l’agenda des rencontres à relancer avec les acteurs politiques mais, surtout, a tenu à insister le premier secrétaire national du parti, la société civile. «Comme nous l’avons annoncé la veille du 1er novembre dernier, nous allons reprendre contact et attache avec la société civile et les acteurs politiques. On est en train de finaliser l’agenda des rencontres. Nous avons travaillé depuis des semaines. Des contacts en priorité avec la société civile dans son ensemble, associations, syndicats, organisations et aussi avec des partis politiques», a soutenu Mohamed Nebbou lors d’une rencontre l’avant-veille du décès du leader charismatique du front et figure historique, Hocine Aït-Ahmed. C’est, d’ailleurs, la mort de Dda L’Ho dont on prépare le quarantième jour, qui a retardé quelque peu la relance du projet. Pour notre interlocuteur, «il est nécessaire et urgent même d’aller vers la reconstruction d’un consensus national aujourd’hui. Nous y tenons toujours». Car, selon lui, le FFS s’inscrit «en dehors de toute démarche d’exclusion », considérant que «les démarches exclusives ou claniques, où on donne l’illusion qu’il y a unanimisme, on en a eu beaucoup. C’est pour cela que nous avons pris tout le temps nécessaire pour affiner notre proposition ». Nebbou reconnaît toute la difficulté du projet mais ne considère pas ce dernier «impossible, pour peu, précise-t-il, que chaque parti mette l’intérêt du pays au-dessus». Et d’ajouter : «Nous sommes franchement convaincus aujourd’hui que c’est la seule démarche payante et le seul salut pour le pays.» Concernant les autres initiatives politiques lancées par-ci, par-là, le premier secrétaire national du FFS affirme, pour les avoir «bien étudiées» que «chacune d’elles exclut une partie», ce qui, selon lui, «ne nous permettra pas d’avancer. Nous sommes contre une alternance clanique, nous sommes à la recherche d’une alternative démocratique, qui ne viendra qu’à travers un rassemblement de toutes les forces vives de la nation». Et de réitérer la détermination du FFS à «persévérer, à explorer toutes les voies pour y arriver» Comme pour distinguer la démarche de son parti de celle prônant une transition démocratique, le premier secrétaire national du FFS a considéré que «les élections en Algérie ne peuvent régler le problème. Celui-ci est dans le changement du système de gouvernance et non celui des personnes. On doit, au préalable, réunir les conditions des règles et des procédures mais d’une manière concertée pacifique et ordonnée». Car, a-t-il encore estimé, les élections anticipées ne vont pas régler le problème. Aujourd’hui, c’est un leurre que de dire aux Algériens on va régler le problème à travers des élections. Combien d’élections a-t-on organisées depuis 1962 ? On a reproduit la même chose, le système est toujours là, en place. Je pense que c’est le début de la fin de ce système qui a montré ses limites. Et quid de l’entêtement du pouvoir ? Nebbou a réaffirmé que «cela relève du normal que c’est à nous de constituer ce rapport de force. Jusqu’à présent, il n’y a pas de signaux forts et sérieux de la part du pouvoir pour aller à un changement, vers un Etat de droit». Et d’insister sur la disponibilité du FFS «à discuter avec tout le monde, mais sur l’essentiel». «A travers notre démarche, la feuille blanche, on a voulu faire ensemble le diagnostic et arrêter, en commun, un projet. Nous avons subi beaucoup d’attaques car on dérangeait beaucoup. Il ne faut pas oublier qu’il y a beaucoup d’intérêts», a-t-il conclu.
M. K.