FFS: “Nous devons aller vers le changement pacifique”

KARIM TABBOU, premier secrétaire du FFS, à SETIF

“Nous devons aller vers le changement pacifique”

Liberté, 10 octobre 2011

Le premier secrétaire du Front des forces socialistes, Karim Tabbou, a animé hier un meeting populaire à la maison des jeunes de Béni Ourtilène, fief du parti d’Aït Ahmed dans la wilaya de Sétif, à l’occasion de la célébration du 48e anniversaire du FFS.

La rencontre a permis aux responsables du FFS de passer en revue la situation que vit le pays. “Le pouvoir en place est à l’origine de la crise et ne peut la régler. Il faut mettre fin aux éléments de la crise si on veut sortir de cette dernière”, a affirmé d’emblée l’hôte de Sétif. Et d’ajouter : “Nous sommes dans un pays où le pouvoir continue à mentir pour casser la révolution et être contre le changement. Il prêche le faux pour éviter le vrai. Les émeutes du 5 janvier qui ont duré quatre jours, ont été arrêtées pour faire peur aux Algériens. Ils savent bien que le peuple ne les suit pas, tout a été préparé pour ne rien comprendre. C’est le génie du système algérien”, a renchéri Tabbou. Le chef de file de la formation de Hocine Aït Ahmed a passé en revue les révolutions arabes en analysant les faits.

Les régimes arabes gérés par les services de sécurité ainsi que la spécificité du rôle de l’armée dans la gestion du changement ont fait, insiste-t-il, que le peuple a peur du pire et le système algérien a peur du changement. “La situation et la manière de gérer l’université font peur, car le taux de réussite au bac n’est pas réel et ne reflète en aucun cas le niveau des bacheliers. Le taux décidé au niveau des hautes sphères de l’État et ce, afin d’acheter la paix n’est pas réel”, a affirmé le premier secrétaire du parti. Et de poursuivre son analyse : “Le pays va très mal”. L’autoroute Est-Ouest n’a pas échappé aux critiques du premier secrétaire du parti. “Le coût de cette réalisation permettrait de construire une autoroute Alger-Sidney”, faisant allusion aux scandales qui ont entouré cette réalisation qualifiée de réalisation du siècle. “La crise est multidimensionnelle. L’absence de confiance et la gestion dans l’urgence ne construisent pas le pays. Les dépenses de l’État n’ont pas amélioré le quotidien des Algériens”. Abordant le volet des investissements, Tabbou a rappelé à l’assistance qu’“hormis Nedjma et Djezzy aucun investissement durable n’a été enregistré au niveau de notre pays. L’argent pompé du Sud est parti en fumée”.

Plus loin, il soulignera encore que “le changement est inévitable, voire incontournable. Le monde change et nous devons procéder au changement. C’est une obligation”. L’occasion de la rencontre de Béni Ourtilène a été mise à profit par le premier secrétaire du FFS pour aborder l’option de l’Assemblée nationale constituante, qui, demeure, selon lui, la meilleure, la moins coûteuse et la plus sûre pour changer. “L’expérience de l’Algérie est un capital important qui doit nous permettre d’aller de l’avant, et de changer sans violence et sans effusion de sang. Le changement ne doit pas nous faire peur et ne doit pas nous faire reculer, les risques non plus car nous avons dépassé le stade de l’aventure. Le calme que nous constatons est précaire”, a affirmé Karim Tabbou devant une salle archicomble. Avant de conclure, le représentant de Hocine Aït Ahmed, ne manquera pas de parler de l’ouverture du champ audiovisuel.

Tabbou indiquera à ce propos que la Télévision est un bien public et tout les Algériens ont le droit d’avoir accès à leur Télévision, la création de nouvelles chaînes de télévision privées ne va pas profiter au peuple mais aux personnes et aux entités qui vont les créer.

F. SENOUSSAOUI