Le FFS explique les raisons de son vote contre la loi de finances 2014
par M. Mehdi, Le Quotidien d’Oran, 12 novembre 2013
Les députés du groupe parlementaire du Front des Forces socialistes (FFS) voteront « non » à la loi de finances 2014. C’est ce qu’annonce, dans un bref communiqué, le chef du groupe parlementaire, Chafaa Bouaiche, dans lequel il explique que les députés FFS « ont dénoncé à maintes reprises les conditions d’élaboration, de vote et d’application de la loi de finances ». Parmi les conditions qui n’ont pas été réunies, le FFS cite la non présentation du « bilan annuel du gouvernement », du « rapport annuel de la banque centrale pour l’année 2012 », du « rapport d’appréciation de la Cour des comptes sur la loi de règlement budgétaire de 2011 », que le parti juge comme étant des « supports de contrôle indispensables ».
Les parlementaires du FFS considèrent que la « prééminence de l’exécutif sur le Parlement persiste » et que la « mission de contrôle parlementaire, consacrée par la constitution, n’est que lettre morte ». « Les apparences c’est la quasi-unanimité attendue en faveur de cette loi et le battage médiatique organisé autour d’elle. La réalité c’est que cette loi a été présentée en l’absence du bilan annuel du gouvernement, du rapport annuel de la banque centrale pour l’année 2012, du rapport d’appréciation de la Cour des comptes sur la loi de règlement budgétaire de 2011, qui constituent pourtant des supports de contrôle indispensables pour l’analyse des budgets octroyés aux différents secteurs et connaître leur exécution de façon plus précise », ajoute le communiqué. Pour le FFS, les taux d’inflation et de chômage, ainsi que « tous les éléments sur lesquels est basée l’élaboration de cette loi de finances, paraissent invraisemblables au vu des réalités économiques et sociales visibles sur le terrain ».
Telle qu’elle a été préparée, la loi de finances vise le maintien de la « paix sociale relative » qui est « absolument nécessaire pour les autorités dans cette période d’échéance présidentielle ». De son analyse de la loi de finances, le FFS en a conclu « qu’il n’y a pas de volonté politique pour respecter le principe d’équité sociale », et y voit une volonté d’utiliser les fonds publics « à des fins électoralistes ». Sur un ton amer, le FFS estime qu’il reste un « long chemin (…) à parcourir pour instaurer l’Etat de droit dans le pays ».