Le FLN, le RND et le PT plaident pour l’assainissement du champ politique

Alors qu’aucun nouveau parti n’a été agréé depuis des années :

Le FLN, le RND et le PT plaident pour l’assainissement du champ politique

par Nefla B., Le Jeune Indépendant, 24 mai 2007

Les trois chefs des partis FLN, RND et PT s’accordent à souligner l’urgence de la révision de l’actuelle loi électorale. Une démarche qui devrait intervenir avant les élections communales prévues pour le 6 septembre prochain. Lors de leur prestation télévisée avant-hier soir, MM.

Belkhadem Ouyahia et Mme Louisa Hanoune ont insisté sur la nécessité de revoir les dispositions de cette loi de manière à barrer la route aux petits partis, qui n’apparaissent que lors des échéances électorales, et à proscrire le principe de la proportionnelle.

Les trois leaders ont ainsi imputé l’entière responsabilité à ces partis pour le taux d’abstention élevé et jamais enregistré auparavant lors des différentes consultations électorales. Selon Mme Hanoune, la loi en vigueur a ouvert la voie à des dépassements de ces partis qui ont marchandé leurs voix et les indemnités «offertes» à leurs représentants au niveau des commissions de surveillance et ont travesti la politique, admettant que les jeunes ne se reconnaissent plus dans certains programmes.

Un avis que partage Ouyahia, qui a précisé, toutefois, que ces faits rebutants n’enlèvent rien à la légitimité et à la légalité de cette assemblée hétéroclite. La foultitude des listes, qui ne voulait pas dire systématiquement celle des programmes, a compliqué l’opération de vote, a expliqué, pour sa part, le secrétaire général du FLN.

Un état de fait qui aura, selon le chef du RND, des répercussions négatives sur la démocratie en Algérie, car l’anarchie créée par cette loi pénalise aussi bien les citoyens dans leurs choix que les formations politiques les plus actives.

Des propos sentencieux qui ont le mérite d’être clairs. Donc, donner de la maturité à l’action politique, responsabiliser l’acte de gestion politique dans les assemblées élues, apurer le champ des partis «parasitaires» qui vivent des échéances électorales et supprimer le principe de la proportionnelle semblent être la trame autour de laquelle se fondera la révision de la loi électorale, tant souhaitée et/ou envisagée par les grosses cylindrées.

Du moins, c’est ce qui ressort des propos du secrétaire général du FLN et non moins chef du gouvernement, de ceux de son partenaire dans l’alliance présidentielle, le secrétaire général du RND, et aussi des déclarations de la porte-parole du PT.

Il est pratiquement fort probable, si l’on se réfère aux analyses de ces responsables politiques, que les procédés usités par l’administration dans l’acceptation des dossiers soient consignés et formalisés dans le nouveau texte revendiqué par Ouyahia et Belkhadem.

Même si l’on convient que la logique de ces politiques est partagée, dans une large mesure, par le simple citoyen qui a fait face le jour du scrutin à des «initiales», il n’en demeure pas moins que la médaille a son revers. Elle signifie la disparition de partis, certes petits, qui ont servi à certains pour accéder à l’APN, mettre encore plus de balises, dans ce texte, pour dompter les indépendants qui, en dépit des obstacles administratifs dressés, ont réussi à améliorer leur représentativité et à gagner plus de voix, dans le dernier scrutin.

Les indépendants ont réussi la prouesse de talonner de très près le…RND. Seulement un écart de 30 000 voix, puisque le Rassemblement d’Ouyahia a obtenu 597 712 voix alors que les indépendants ont en récolté 564 169. Cependant, l’explication de l’abstention et de la dispersion des voix, notamment entre les partis méconnus sur la scène politique et les indépendants, est à chercher ailleurs.

Elle est à trouver dans le fait que depuis des années, sept gouvernements se sont succédé sans que l’un d’eux n’agrée une nouvelle formation politique, à même de constituer l’alternative, un syndicat ou autre. Par conséquent, l’effet d’une telle révision pourrait être contraire à celui escompté.

Blasés par les formations au pouvoir, ne se reconnaissant plus dans leurs programmes, au moment où l’émergence d’un nouveau parti politique, ancré dans l’opposition et susceptible d’insuffler une nouvelle dynamique, est interdite, les électeurs seront encore plus enclins à l’abstention, dans une société qui a commencé à se lasser de la chose politique.

N. B.