La bande de Ghaza isolée du monde

L’égypte décide de fermer le terminal de Rafah

La bande de Ghaza isolée du monde

El Watan, 6 juillet 2013

Les autorités égyptiennes ont fermé, hier, le point de passage de Rafah, à la frontière avec la bande de Ghaza, en raison d’attaques lancées dans le Sinaï après la destitution du président Mohamed Morsi.

«La partie égyptienne nous a informés officiellement que le point de passage de Rafah était fermé jusqu’à nouvel ordre en raison de la situation du côté égyptien de Rafah et à Cheikh Zouaid», dans la péninsule égyptienne du Sinaï, a indiqué le ministère de l’Intérieur du gouvernement du Hamas, au pouvoir à Ghaza, dans un communiqué. Des sources de sécurité égyptiennes ont également affirmé à la presse que le terminal, unique accès au territoire palestinien qui ne soit pas contrôlé par Israël, avait été fermé pour une période indéterminée. Un poste de police et un bâtiment du renseignement militaire égyptien dans la ville de Rafah ont été attaqués hier à la roquette, selon des sources de sécurité égyptiennes. Si cette décision ne devrait avoir aucun impact sur l’Egypte, celle-ci va en revanche être catastrophique pour les Palestiniens.

Des centaines d’entre eux se trouvent actuellement à Rafah et ne peuvent plus rejoindre leurs familles à Ghaza. L’économie palestinienne, mise à genoux depuis longtemps par le blocus israélien, risque aussi de pâtir de cette fermeture. Le carburant et tous les produits alimentaires dont ont besoin les Ghazaouis proviennent d’Egypte. Pour éviter une éventuelle catastrophe humanitaire, le Fonds monétaire international (FMI) avait d’ailleurs appelé, mercredi, à un assouplissement «de grande ampleur» des restrictions israéliennes afin de doper la croissance et l’emploi en Cisjordanie et à Ghaza. «L’économie palestinienne continue d’être dominée par le secteur public, et les contrôles israéliens permanents comme les obstacles à la libre circulation (…) entravent le secteur privé», indique le FMI dans un communiqué publié à l’issue d’une mission d’une semaine à Ramallah, en Cisjordanie, et à Jérusalem-Est. Le FMI – qui tablait, en mars, sur 5% de croissance économique cette année dans les Territoires palestiniens – a encore revu à la baisse ses prévisions, mercredi, et n’attend plus que 4,5%, contre 6% en 2012 et 11% en moyenne entre 2010 et 2011.

«Dans ce contexte de faible croissance, peu de progrès sont attendus dans la réduction du taux de chômage» qui est actuellement de 24%, a ajouté le FMI dans son communiqué. Le Fonds appelle la communauté internationale à apporter un «soutien continu» à l’Autorité palestinienne mais assure que le sort de l’économie dans les Territoires repose grandement sur les autorités israéliennes.
De son côté, le coordinateur humanitaire de l’ONU pour les Territoires palestiniens, James Rawley, avait carrément appelé, la semaine dernière, lors d’une visite dans la bande de Ghaza à la levée du blocus israélien. «Nous constatons l’impact dramatique du bouclage et du blocus sur la population de Ghaza et à quel point les revenus de ces gens ont été réduits», a déclaré M. Rawley à des journalistes après une rencontre avec des pêcheurs de Ghaza et des agriculteurs à Beit Lahia, près de la frontière avec Israël.
A. Z.