La construction de 566 logements à El Qods-Est autorisée

Une nouvelle colonisation dans les Territoires occupés

La construction de 566 logements à El Qods-Est autorisée

El Watan, 23 janvier 2017

La mairie israélienne de Jérusalem a donné son feu vert à la construction de 566 logements dans trois quartiers de colonisation d’El Qods-Est, rapporte l’AFP, citant un conseiller municipal.

Les permis de construire de ces logements ont été gelés à la fin décembre à la demande du Premier ministre, Benyamin Netanyahu, en attendant l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche, a précisé Meïr Turjeman, président de la commission de la construction et de planification de la municipalité d’El Qods.

Ces logements seront construits dans les quartiers de colonisation de Pisgat Zeev, Ramot et Ramat Shlomo, a précisé Meïr Turjeman. Pour ce responsable, «les règles du jeu ont changé avec l’arrivée au pouvoir de Donald Trump. Nous n’avons plus les mains liées comme du temps de Barack Obama, désormais nous pouvons enfin construire». Et d’ajouter : «Ces 566 logements ne sont qu’un coup d’envoi. Nous avons des plans pour la construction de 11 000 logements qui attendent les autorisations», dans les quartiers de colonisation d’El Qods-Est.

Obstacle à la paix

La tension avec Obama a atteint son paroxysme lorsque, le 23 décembre, pour la première fois depuis 1979, les Etats-Unis n’ont pas mis leur veto à une résolution de l’ONU condamnant les colonies israéliennes. Les 14 autres membres du Conseil de sécurité ont voté en faveur du texte qui exhorte Israël à «cesser immédiatement toute activité de colonisation en territoire palestinien occupé, dont Jérusalem-Est», et affirme que les colonies «n’ont pas de valeur juridique» et sont «dangereuses pour la viabilité d’une solution à deux Etats» israélien et palestinien. La résolution ne prévoit pas de sanctions contre Israël, mais les responsables israéliens craignent qu’elle facilite les poursuites à la Cour de justice internationale et encourage des sanctions contre les produits des colonies.

La colonisation est vue comme un frein majeur au processus de paix, les constructions israéliennes étant érigées sur des terres qui pourraient appartenir à un futur Etat palestinien. Les Nations unies la considèrent comme illégale au regard du droit international et ont appelé à plusieurs reprises Israël à y mettre fin. Malgré cela, des responsables onusiens ont constaté une augmentation des constructions ces derniers mois. Quelque 430 000 colons israéliens vivent actuellement en Cisjordanie occupée et ils sont plus de 200 000 à El Qods-Est, dont les Palestiniens veulent faire la capitale de l’Etat auquel ils aspirent. Ils considèrent les colonies israéliennes comme un crime de guerre et un obstacle majeur à la paix. Ils veulent que les Israéliens se retirent de toutes les terres qu’ils occupent depuis la guerre de 1967 et démantèlent toutes les colonies, bien qu’ils aient accepté le principe de petits échanges territoriaux égaux en taille et en valeur.

De son côté, Tel-Aviv exclut un retour complet aux frontières d’avant 1967, mais se dit prêt à se retirer de certaines parties de la Cisjordanie tout en annexant ses plus grands blocs de colonies qui abritent la majorité des colons.

Amnay idir