Les acteurs politiques du dialogue intermalien entrent en scène

Après une semaine avec la société civile

Les acteurs politiques du dialogue intermalien entrent en scène

Par : Djilali BENYOUB, Liberté, 10 septembre 2014

Le dialogue intermalien n’a, à proprement parler, pas commencé dans la mesure où la première semaine des négociations, qui ont débuté le 1er septembre, n’a concerné jusque-là que les représentants de la société civile.
Les véritables négociations n’ont pas encore commencé. Cette première partie n’a concerné que la société civile qui a discuté avec la médiation. Des questions liées à la situation dans l’Azawad, nous a indiqué un représentant du CPA. Cela dit, cette sorte de sondage de la société civile n’est pas une obligation à laquelle il sera forcément tenu lorsque les parties, les représentants du gouvernement et ceux des groupes militaro-politiques du Nord, aborderont les questions de fond. Les véritables discussions, les choses sérieuses n’ont pas encore commencé, a, de son côté, indiqué le porte-parole du HCUA, Ag Aharib qui a précisé que ces cinq premiers jours ont été consacrés juste à des consultations. Des consultations où la société civile a été invitée à donner son avis.
Les représentants de la société civile ont apporté leurs témoignages sur les différentes villes dont ils sont issus. Si pour certaines délégations des groupes, l’intervention de la société civile est naturelle et normale d’autant plus que son avis ne pèsera pas sur “le contenu” du dialogue, étant donné qu’elle n’est pas centrée sur les questions politiques en ce sens que les acteurs (civils) mandatés par les régions n’ont évoqué que la situation sur le terrain, pour d’autres, ce round n’avait pas lieu d’être estimant que la société civile n’est pas la bienvenue dans des négociations politiques.
D’où, probablement, ces tentatives de parasitage médiatique du processus d’Alger. En effet, les mouvements participant au dialogue sont intervenus dans les médias pour tenir des propos souvent contradictoires avec les accords préalables et les protocoles qu’ils ont signés ou pour remettre en cause des principes déjà tranchés. D’autres ont essayé de faire des propositions, histoire d’avancer des pions durant cette semaine “creuse” où les discussions n’ont concerné que la société civile.
Mais les choses, à en croire Ag Aharib, se sont déroulées dans une bonne ambiance, “une belle atmosphère” d’échange constructif. “Un bon climat où on avait des échanges même si les véritables négociations n’ont pas encore commencé”, a-t-il dit. Des échanges qui ont permis de rapprocher les positions et de recomposer le bloc “Azawad” plus renforcé autour des principales revendications “consensuelles” retenues pour les négociations avec Bamako.
Passé le cap de la société civile qui ressemble à une étape d’échauffement pour déblayer le terrain, avant de passer “aux choses sérieuses” avec l’espoir d’arriver rapidement à un accord global et définitif qui mette fin à la crise. Et chose surprenante, tous les acteurs sont optimistes à la fois sur la conclusion de l’accord, sur les délais et la durée des négociations.