La Tunisie d’après-révolution en quête de soutien

Essebsi attendu mercredi à Alger

La Tunisie d’après-révolution en quête de soutien

Le Soir d’Algérie, 2 février 2015

Le Président tunisien récemment élu concrétise une de ses promesses électorales : réserver sa première visite d’Etat à l’Algérie. Il est attendu mercredi à Alger pour une visite officielle.
Nawal Imès- Alger- (Le Soir)
Elu à la tête de la Tunisie post-révolution, Béji Caïd Essebsi effectue sa première visite en tant que Président en Algérie.
Ce n’est pas la première fois qu’il foule le sol algérien. Béji Caïd Essebsi avait déjà fait le déplacement avant la tenue des élections présidentielles en Tunise, au moment où le pays négociait un virage important. Face au double défi sécuritaire et économique, la Tunisie voisine avait besoin d’appui et a trouvé auprès de l’Algérie un soutien indéfectible.
Confrontée au terrorisme mais également au difficile pari de la relance de son économie, la Tunisie a besoin de s’entourer de voisins bienveillants. En pleine campagne électorale, Béji Caïd Essebsi annonçait qu’il réservera sa première sortie officielle hors de son pays à l’Algérie, «en signe des liens étroits qui unissent les deux pays» et de reconnaissance au soutien de l’Algérie à son pays. Il rappelait alors que l’Algérie était le premier pays à avoir accordé un prêt à la Tunisie à l’époque du premier gouvernement Essebsi, formé après la révolution en 2011.
Il plaide néanmoins que la coopération économique bilatérale devra se transformer en «un partenariat exceptionnel, ne se limitant pas uniquement à l’octroi d’aides à la Tunisie». L’économie tunisienne a en effet été ébranlée par les retombées de la révolution. L’insécurité a fait fuir des milliers de touristes, mettant quasiment à genoux un secteur névralgique pour le pays.
La Tunisie a souffert du désamour des touristes qui, craignant des attentats terroristes, ont déserté le pays en dépit des efforts des autorités tunisiennes qui n’ont eu de cesse de rassurer l’opinion internationale. Le pays a failli basculer dans la spirale de la violence.
Des groupes terroristes ont ciblé les forces de sécurité à plusieurs reprises, faisant craindre le pire. Beaucoup d’observateurs craignaient que la Tunisie ne revive le même scénario que celui vécu par l’Algérie.
La Tunisie aura finalement réussi à trouver sa voie, en dépit de nombreuses difficultés. La rédaction de la Constitution puis l’organisation d’élections auront été un long processus jonché d’embûches.
Il aura finalement été couronné par l’élection de Béji Caïd Essebsi et par la défaite d’Ennahda, qui n’a d’ailleurs pas présenté de candidat à la présidentielle. L’actuel Président tunisien a la lourde tâche de mener à bon port un pays qui, au regard des analystes, fait figure d’exception dans une région qui a connu beaucoup de turbulences.
N. I.