Elle participe aujourdhui à paris à la conférence internationale de soutien à la libye

Elle participe aujourdhui à paris à la conférence internationale de soutien à la libye

Quel rôle pour l’Algérie ?

Liberté, 1er septembre 2011

La participation du chef de la diplomatie algérienne à la Conférence internationale de soutien au peuple libyen organisée par la France, annonce-t-elle un changement dans la position de l’Algérie vis-à-vis de la situation en Libye ?

Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, prendra part à la Conférence internationale de soutien à la Libye, qui se tient aujourd’hui à Paris. L’information a été rendue publique hier par un communiqué du MAE. En prenant part à cette rencontre, coprésidée par le président français Nicolas Sarkozy et le Premier Ministre britannique, David Cameron, en présence du secrétaire général de l’ONU, l’Algérie opère-t-elle un changement dans sa position par rapport à la crise libyenne ? L’on en saura davantage à l’issue de cette conférence, qui intervient après la rencontre dans la capitale égyptienne en marge de la réunion ministérielle de la Ligue arabe entre le chef de la diplomatie algérienne et l’adjoint du chef du Conseil national de transition, à la demande de ce dernier. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani, avait indiqué dans un communiqué qu’“en marge des travaux de la session extraordinaire du Conseil de la Ligue arabe qui vient de se tenir au Caire, M. Mourad Medelci a eu un entretien avec M. Mahmoud Jibril, président du Conseil exécutif du CNT libyen, à l’initiative de ce dernier”. La même source affirmait que les deux hommes ont discuté des “derniers développements intervenus en Libye, des conclusions de la dernière réunion du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine consacré à la Libye, ainsi que de la nécessité de préserver l’unité du peuple libyen frère et de hâter le retour d’une paix durable à travers une transition pacifique, inclusive et démocratique”. Il a été également révélé que “d’autres rencontres” ont déjà eu lieu entre les deux parties “dans d’autres capitales en marge de conférences internationales”. M. Belani a rappelé aussi que “le ministère des Affaires étrangères (algérien) avait annoncé, dès le mois de mars dernier, que des canaux de communication étaient ouverts avec certains représentants du Conseil” national de transition. La conférence de Paris intervient dans un contexte tendu entre Alger et Tripoli en raison des nombreuses accusations de responsables du CNT libyen, portées contre l’Algérie, notamment pour l’accueil par l’Algérie “pour des raisons humanitaires” de membres de la famille de Mouammar Kadhafi. En effet, les autorités algériennes ont annoncé l’arrivée lundi d’une partie de la famille du colonel Mouammar Kadhafi sur leur territoire. “L’épouse de Mouammar Kadhafi Safia, sa fille Aïcha, ses fils Hannibal et Mohamed, accompagnés de leurs enfants sont entrés en Algérie à 8h45 (7h45 GMT) par la frontière algéro-libyenne”, a indiqué un communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères. La même source a souligné que “cette information a été portée à la connaissance du secrétaire général des Nations unies, du président du Conseil de sécurité et de M. Mahmoud Djibril, président du Conseil exécutif du Conseil national de transition libyen”. À signaler que la fille de Mouammar Kadhafi devait sortir hier après-midi de l’hôpital du Sud algérien où elle a accouché, a-t-on appris de source gouvernementale. “Aïcha doit sortir à 16h (15h GMT) de l’hôpital où elle a accouché”, a déclaré cette source à l’AFP sous le couvert d’anonymat. La fille de Kadhafi, qui a accouché dimanche très tôt à l’hôpital de Djanet (2 300 km au sud-est d’Alger), a eu une petite fille, Safia. Les rebelles libyens ont annoncé par la voix d’un membre de l’exécutif du Conseil national de transition (CNT), Mohammed Al-Allagy qu’ils demanderont à Alger de les “ramener” en Libye. Par ailleurs, l’Algérie, qui n’a pas encore reconnu le CNT, a réaffirmé la semaine dernière sa “stricte neutralité en refusant de s’ingérer, de quelque manière que ce soit, dans les affaires intérieures” de la Libye. Enfin, l’Algérie a accueilli ces dernières 24 heures 500 Touaregs, dont des femmes et des enfants ainsi que des blessés, pourchassés par les rebelles libyens, a indiqué hier une source gouvernementale algérienne. Quelque 500 Touaregs étaient poursuivis par les rebelles. “Ils ont fui le territoire libyen et, pour des raisons humanitaires, on ne pouvait pas leur refuser l’entrée”, a déclaré à l’AFP ce responsable qui a requis l’anonymat.