Egypte : l’armée commence à se déployer au Caire, le gouvernement instaure le couvre feu
El Watan, 28 janvier 2011
Al-Jazira montre le siège du Parti national démocratique (parti de Moubarak) en feu dans le centre-ville du Caire. Couvre feu à Suez, Alexandrie et le caire de 18h00 à 7h du matin. Deux commissariats incendiés au caire.
L’armée egyptienne commence à se déployer au Caire. Des manifestants ont incendié vendredi le siège du gouvernorat d’Alexandrie, dans le centre de la deuxième ville d’Egypte, a rapporté un journaliste de l’AFP, au quatrième jour de manifestations anti-gouvernementales sans précédent à travers le pays.
Un manifestant a été tué vendredi dans la ville de Suez, à l’est du Caire, lors de violents accrochages avec la police égyptienne, portant à huit le bilan des personnes tuées depuis le déclenchement mardi du mouvement de protestations contre le régime en place. La victime, un chauffeur de 30 ans, a été tuée d’une balle dans la tête alors que la police tentait de disperser plusieurs milliers de manifestants qui cherchaient à prendre d’assaut le commissariat de la ville.
Selon lemonde.fr, Le directeur de la division urgence de Human Right Watch a réussi à envoyer un témoignage depuis Alexandrie. « La police ne se bat plus avec les manifestants. Les policiers et les manifestants parlent ensemble, et certains des manifestants apportent de l’eau et du vinaigre (pour les gaz lacrymogènes) aux policiers. La prière de l’après-midi vient juste de commencer et des centaines d’Egyptiens prient devant la mosquée de l’est d’Alexandrie. Alexandrie ne semble plus avoir de police.
Plusieurs sources rapportent que des policiers commencent à se joindre aux manifestants, un peu partour en Egypte, selon le journaliste du guardian sur place, alors que la place Tahrir au Caire a été deserté par la police et occupée par les manifestants.
Les quatre journalistes français, interpellés vendredi matin au Caire par les autorités égyptiennes, ont été libérés, a déclaré à l’AFP Philippe Gelie, un rédacteur en chef du journal Le Figaro dont un collaborateur figurait parmi les personnes arrêtées
Selon Al Jazeera, plusieurs véhicules de police en flammes à Alexandrie
Le président de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée, également membre du Parti national démocrate au pouvoir, a appelé vendredi le président Hosni Moubarak à « des réformes sans précédent » pour éviter une « révolution » en Egypte
Selon Al Arabiya, tous les quartiers du Caire manifestent, soit 10 millions d’habitants.
Les choses deviennent complètement hors de contrôle à Suez, les manifestant ont brûlé le commissariat d’Al Arbaeen
Dans la ville de Suez, des manifestants, bien plus nombreux que les policiers, prennent contrôle de la place centrale.
Les manifestations contre le régime du président égyptien Hosni Moubarak s’étendaient à travers tout le Caire en début d’après-midi, après la prière hebdomadaire du vendredi, au quatrième jour de la mobilisation
De violents heurts opposent manifestants et forces de police dans la ville de Ariche au nord du Sinaï.
Egypte: la contestation s’amplifie, couvre-feu décrété, l’armée sollicitée
Le régime de Hosni Moubarak, contesté par des centaines de milliers de manifestants vendredi, a fait appel à l’armée et décrété le couvre-feu dans plusieurs villes d’Egypte dont le Caire pour faire face à un mouvement de contestation qui ne cesse de s’amplifier.
Le régime de Hosni Moubarak, contesté par des centaines de milliers de manifestants vendredi, a fait appel à l’armée et décrété le couvre-feu dans plusieurs villes d’Egypte dont le Caire pour faire face à un mouvement de contestation qui ne cesse de s’amplifier.
M. Moubarak, dont les manifestants réclament le départ après 29 ans au pouvoir, a demandé à l’armée, épine dorsale de son régime, de faire respecter la sécurité avec la police qui a semblé débordée par la mobilisation populaire sans précédent qui a fait huit morts depuis mardi.
Le couvre-feu a été décrété au Caire, à Alexandrie (nord) et à Suez (est) à partir de ce jour de 16H00 à 05H00 GMT, et ce jusqu’à nouvel ordre, conformément à un décret présidentiel.
Les Etats-Unis, alliés de M. Moubarak, ont jugé la situation « profondément inquiétante », appelant à « respecter les droits fondamentaux, éviter la violence, et permettre les communications ».
Au quatrième jour des plus importantes protestations depuis l’arrivée au pouvoir de M. Moubarak en 1981, les policiers ont tiré des gaz lacrymogènes, des balles caoutchoutées en l’air et des canons à eau pour disperser les manifestants.
Dès la fin des prières musulmanes, les protestataires sont descendus dans la rue pour ce « vendredi de la colère », à l’appel du Mouvement du 6 avril, un groupe de jeunes pro-démocratie qui s’est inspiré de la « révolution du jasmin » ayant chassé le président Zine El Abidine Ben Ali de Tunisie.
Un manifestant a été tué d’une balle lors d’accrochages avec la police à Suez, portant à huit le nombre de morts -2 policiers et 6 manifestants depuis le début du mouvement. Des dizaines de personnes ont été blessées et un millier arrêtées.
Aux cris d' »A bas Hosni Moubarak » et « le peuple veut la chute du régime », les manifestations se sont étendues à tout le Caire, une métropole de 20 millions d’habitants, et on gagné les principales villes du pays, selon des journalistes de l’AFP sur place.
L’opposant le plus en vue, Mohamed ElBaradei l’ex-chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) qui s’est dit prêt à mener une transition au pouvoir après un éventuel départ de M. Moubarak, et les Frères musulmans (opposition), ont participé aux manifestations.
« Liberté! liberté! liberté », ont scandé les manifestants sous les regards ahuris de policiers déployés avec boucliers et casques à visière, près de la célèbre mosquée al-Azhar. Les protestataires ont mis le feu à deux commissariats.
« Moubarak est un dictateur, nous voulons sa chute. Ce n’est plus le temps des réformes. Les gens en ont marre. La situation économique devient intenable », souffle Ahmed, un manifestant.
Plus au nord, à Alexandrie, deuxième ville d’Egypte, la police a tiré des gaz lacrymogènes et des balles caoutchoutées pour disperser des milliers de manifestants qui ont incendié le siège du gouvernorat.
A Mansoura, dans le delta du Nil, certains imams ont appelé à « sortir et demander le changement ». Des affiches du parti au pouvoir ont été arrachées et des bâtiments officiels attaqués et endommagés.
Entretemps, l’internet et les services de téléphonie mobile, qui ont joué un rôle-clé dans la mobilisation populaire, étaient coupés dans le pays. Une première par son ampleur pour l’internet, selon des experts.
Face à l’escalade, le chef de la commission parlementaire des Affaires étrangères et membre du parti de M. Moubarak, Moustapha al-Fekki, a appelé à « des réformes sans précédent » pour éviter une « révolution ».
M. Moubarak, 82 ans, qui s’est appuyé pendant près de 30 ans sur un redoutable appareil policier et un système dominé par un parti qui lui est entièrement dévoué, s’est illustré par son silence depuis le début de la contestation.
Les manifestants réclament de meilleures conditions de vie dans un pays où l’état d’urgence est imposé depuis près de 30 ans et où plus des 40% des 80 millions d’habitants vivent avec moins de 2 dollars par jour et par personne. Ils veulent aussi le départ du ministre de l’Intérieur, Habib el-Adli.
Conséquence des troubles, les matchs du championnat de football prévus vendredi et samedi ont été reportés. Et l’agence de notation financière Fitch pourrait abaisser la note souveraine de l’Egypte, actuellement de BB+.
AFP