L’Egypte veut de nouveau frapper les positions de l’EI en Libye
El Watan, 5 juin 2015
Des responsables sécuritaires et militaires égyptiens, tunisiens et algériens se sont réunis, hier au Caire, en présence d’un représentant du gouvernement libyen de Abdallah Al Thani.
Cette rencontre extraordinaire a été décidée, en urgence mardi, après la prise de Syrte, en Libye, par l’organisation de l’EI. Au cours de cette réunion, l’Egypte aurait exprimé sa volonté de frapper à nouveau les positions de l’EI en Libye. Suite à l’assassinat des 21 coptes en février dernier, l’armée égyptienne avait bombardé des sites d’entraînement et des arsenaux contrôlés par des groupes se réclamant de Daech.
La Tunisie, qui n’a pas les moyens d’intervenir, et l’Algérie, qui s’oppose à toute action militaire en Libye au profit d’une solution politique négociée, envisagent d’apporter aux forces gouvernementales libyennes une aide logistique (munitions et renseignements). Les participants à cette réunion ont également étudié les moyens de contrer l’augmentation du nombre de djihadistes qui affluent en Libye pour rejoindre les rangs de l’EI.
Selon des sources sécuritaires, 20 nouveaux djihadistes étrangers (soudanais, tchadiens, égyptiens, tunisiens, marocains, saoudiens, émiratis, koweitiens, qataris, français, italiens et allemands) entreraient chaque jour en Libye via la Tunisie, l’Egypte et la Mauritanie, certains passant par le nord du Mali et le Niger. La situation sécuritaire en Libye inquiète les autorités algériennes. Ahmed Gaïd Salah, ayant cette semaine rencontré les chefs des 4e, 5e et 6e Régions militaires, a décidé de renforcer le dispositif de surveillance aux frontières, selon une source sécuritaire, de 10 000 éléments, militaires et gendarmes, ce qui devrait portait l’effectif total à la frontière avec la Libye à quelque 60 000 hommes.
M. B.