Interdiction des marches
Interdiction des marches
Les partis divergent
Le Jeune Indépendant, 4 janvier 2009
La restriction imposée par les pouvoirs publics au principe des marches et des rassemblements dans la capitale, en vigueur depuis juin 2001, intervenue au lendemain de la marche de la coordination des aârchs de Kabylie, reste diversement appréciée par les formations politiques.
Le mouvement Ennahda a estimé dans un communiqué qu’«au moment où l’on s’attendait à une réaction des autorités allant dans le sens de la vague de solidarité exprimée par les Algériens envers le peuple palestinien, on constate l’attachement de celles-ci à l’interdiction de toute expression traduite par l’empêchement des marches populaires dans la capitale».
Ennahda qui a exprimé dans ce sens ses «regrets après l’interdiction de la manifestation spontanée déclenchée depuis le quartier de Belouizdad» demande la prise d’une «mesure exceptionnelle autorisant les manifestations publiques à Alger et dans les autres wilayas, et la levée de l’état d’urgence».
Le même constat est fait par M. Tâazibt du PT, qui estime qu’indépendamment des arguments mis en valeur pour l’interdiction des marches dans la capitale, «la question palestinienne passe avant toute autre considération». Le MSP qui réclame l’abrogation de l’état d’urgence a précisé, par la voix de M. Yessâad, ne pas comprendre cette «persistance à interdire des manifestations même pour une cause noble comme la question palestinienne».
Notre interlocuteur a estimé par ailleurs «salutaires» les marches spontanées déclenchées avant-hier dans la capitale.
Miloud Chorfi du RND ne l’entend pas de cette oreille et considère que «la loi est claire». «Des rassemblements ont eu lieu dans toutes les wilayas du pays, et aujourd’hui encore, un meeting est prévu par les leaders des partis de l’alliance présidentielle devant la maison du Peuple», a-t-il fait savoir. Pour lui, «les lois doivent être respectées». Y. M.
Pour dénoncer le massacre de Gaza
Des députés demandent un débat général
Un groupe d’une cinquantaine de députés a réclamé l’ouverture d’un débat général à l’Assemblée populaire nationale (APN) sur la situation dans la bande de Gaza. La requête devrait être étudiée aujourd’hui par le bureau de l’APN.
Les formations politiques siégeant à l’Assemblée, contactées hier, restent unanimes quant à une position de condamnation claire de l’agression israélienne contre les populations de Gaza. «On ne peut rester insensibles face à la situation dramatique que vivent les Palestiniens. Nous espérons sortir de ce débat avec une déclaration d’interpellation des gouvernements arabes qui continuent à observer un silence des plus incompréhensibles», note le représentant du MSP, Ahmed Yessâad. Le député M’hamed Hadibi du mouvement Ennahda affiche quant à lui une colère noire face à la position officielle de l’Algérie qui reste, d’après lui, «timide». «L’Algérie est un pays fort, qui possède une histoire, une réputation, une armée et des richesses. La position des officiels n’honore guère notre pays», s’est-il indigné en interpellant les décideurs sur les valeurs de liberté et de souveraineté défendues par l’Algérie depuis son indépendance. Notre interlocuteur déclare que l’initiative des parlementaires pourrait aller jusqu’à proposer de jouer la carte énergétique contre les pays qui ferment les yeux sur le massacre en cours. L’Union européenne est la partie sur laquelle le député susurre de faire pression.
M. Taâzibt du Parti des travailleurs (PT) affirme pour sa part ne rien connaître sur ladite initiative mais il ne manquera pas de souligner que son parti soutient toute initiative allant dans ce sens. «On ne peut que souscrire à cette initiative, d’ailleurs le PT avait justement l’intention d’interpeller le bureau de l’APN sur cette question à l’occasion de sa réunion», a-t-il souligné.
Le RND, par la voix de son porte-parole, Miloud Chorfi, déclare ne rien savoir sur l’initiative des parlementaires. «Aucun de nos 78 députés n’a été mis au courant de cette initiative (…) Cela dit, nous apportons notre soutien à toute décision prise par le bureau de l’Assemblée dans ce sens», précise M. Chorfi. Le groupe de députés ayant pris cette initiative demande au président de l’APN de tenir une
séance spéciale sur l’agression et le blocus imposés aux populations de la bande de Gaza par Israël. Y. M.