La résistance palestinienne fausse les calculs d’Ehud Barak
Les chars israéliens n’avancent pas comme prévu, selon les experts
La résistance palestinienne fausse les calculs d’Ehud Barak
Par : Merzak T, Liberté, 7 janvier 2009
L’offensive terrestre israélienne ne donne pas les résultats escomptés, car sur le terrain, les combattants palestiniens ralentissent l’avancée des chars et des soldats qui prennent le maximum de précautions, redoutant d’être capturés vivants.
L’armée israélienne commence à reconnaître que son invasion terrestre de la bande de Gaza rencontre bien des difficultés à avancer face à la résistance des combattants palestiniens. Ainsi, les chars israéliens ont mis trois jours pour pouvoir entrer dans les camps de réfugiés. Quant aux patrouilles militaires, elles ont longtemps sillonné les abords de la ville de Gaza avant de forcer des passages et d’y pénétrer. Ce retard s’explique, selon les analystes, par la peur qui habite les soldats israéliens, lesquels redoutent d’être capturés vivants par les combattants palestiniens et de rejoindre leur collègue Gilad Shalit, en captivité depuis le 25 juin 2006 chez le Hamas. “Le début des combats en zone urbaine est l’étape la plus difficile et la plus dangereuse de l’offensive : la prise de contrôle des zones à forte densité de population”, a affirmé Alex Fishman, le correspondant militaire du quotidien israélien Yédiot Aharonot. Il mettra en garde les soldats israélien en écrivant : “Ce qui nous attend là-bas, ce sont des maisons piégées, des bombes humaines embusquées, des roquettes antichars et des snipers. Le plus dur dans les combats reste à venir.” Il estime que le pire serait l’enlèvement d’un soldat israélien qui se rajouterait à celui de Gilad Shalit. D’ailleurs, ce sont des objectifs avoués du mouvement Hamas, comme l’a déclaré lundi Abou Obeida, porte-parole des brigades Ezzedine al-Qassam, le bras armé du mouvement. “Nous vous avons préparé des milliers de braves combattants qui vous attendent à chaque coin de rue et vous accueilleront avec du feu et du fer”, a averti le même Abou Obeida sur la chaîne du Hamas, Al-Aqsa TV. À en croire l’autre quotidien israélien Haaretz, une tentative d’enlèvement d’un militaire a déjà eu lieu dimanche près des limites de la ville de Gaza où opérait une unité qui avait découvert un tunnel utilisé par des combattants du Hamas. Le général de réserve Uzi Dayan, ancien chef d’état-major adjoint, indiquera à ce sujet que “entrer dans des zones urbaines ne doit être fait que par ultime nécessité et avec l’idée de ne pas y séjourner trop longtemps”, parce que “les soldats sont toujours plus vulnérables lorsqu’ils évoluent dans un territoire densément peuplé comme un camp de réfugiés”. Il soulignera que “ce sont des zones où l’ennemi peut se cacher facilement, où les corps à corps sont fréquents, les risques d’enlèvement constants”. Un spécialiste des questions militaires à l’université de Tel-Aviv, Mark Heller, estime quant à lui qu’“entrer dans une ville ou un camp de réfugiés n’est pas une décision que l’on prend à la légère”. Il affirme que “les responsables militaires ont encore tous en tête les combats dans plusieurs villages du Liban” durant la dernière guerre contre le Hezbollah à l’été 2006. Un autre expert militaire, le professeur Efraïm Kam, aboutira à la conclusion : “Maintenant que nous sommes à l’intérieur de Gaza, il faut faire attention de ne pas y rester trop longtemps. Car c’est là que le scénario bien huilé du ministre de la Défense Ehud Barak risque de mal tourner.” Enfin, dans un rapport, la revue britannique de défense Jane’s a, elle, tranché : “Une victoire militaire d’Israël sur le Hamas n’est pas possible.” C’est dire que c’est avec la peur au ventre que les soldats israéliens avancent dans la bande de Gaza, ce qui constitue un sérieux handicap face à des combattants palestiniens ne redoutant ni l’ennemi ni la mort.
Merzak T.
Face à la barbarie israélienne La communauté internationale se lamente sur… la crise humanitaire !
Par :Djamel Bouatta
Craintes d’une crise humanitaire à Gaza. Voilà l’argument massue que la communauté internationale, y compris certains régimes arabes, invoque pour implorer Israël de cesser son holocauste. Quelle hypocrisie !* Israël ignore superbement les appels internationaux à un cessez-le-feu, poursuivant inlassablement et laborieusement son forfait à Gaza. Ses autorités n’arrêtent pas de clamer qu’ils poursuivront leur agression jusqu’à ce que “la paix et la tranquillité des villes sud-israéliennes à portée des roquettes du Hamas soit assurées”. Le massacre se poursuit à huis clos, en l’absence de la presse. La liste des victimes s’allonge et l’inquiétude grandit face au risque de crise humanitaire à Gaza, un mouchoir de 40 km sur 10. Même la Chine — on ne sait pas trop pour quelle raison — a enfourché ce cheval de la crise humanitaire, alors que c’est une agression militaire. Le président chinois Hu Jintao a fait part à son homologue américain George W. Bush de son inquiétude au sujet de la crise humanitaire, dans un entretien téléphonique. L’offensive terrestre lancée en début de semaine par Israël a entraîné des coupures d’électricité et des communications, et une grave pénurie de denrées alimentaires dans ce territoire palestinien surpeuplé, selon des agences de l’ONU. Le Premier ministre australien Kevin Rudd a jugé “crucial” pour Israël de permettre à la population de Gaza d’accéder à ses besoins fondamentaux, et le Canada a appelé la communauté internationale à se concerter pour lui assurer l’accès à la nourriture, au carburant et aux fournitures médicales. Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a lancé un appel dans le même sens demandant à Israël d’autoriser l’accès de l’aide humanitaire aux populations civiles de Gaza. Devant la dégradation de la situation humanitaire, le haut commissaire de l’ONU pour les réfugiés, Antonio Guterres, a demandé l’ouverture des frontières de Gaza pour permettre aux Palestiniens qui le souhaitent de quitter le territoire. Les Palestiniens doivent pouvoir fuir la bande de Gaza et trouver la sécurité dans d’autres pays, conformément au droit international, a-t-il souligné, en demandant l’ouverture et la sécurisation de toutes les frontières et de toutes les routes d’accès. Côté régimes arabes, c’est toujours la fuite en avant. La Ligue arabe, qui n’est pas parvenue à obtenir un consensus entre ses membres pour tenir un sommet extraordinaire lorsqu’Israël a commencé ses tueries, s’en remet au Conseil de sécurité, bien que ce gendarme du monde soit bloqué par les États-Unis. Le président syrien, Bachar el-Assad, n’a pas trouvé mieux que d’exhorter le cheikh Youssef el-Qardaoui, responsable de l’Union internationale des oulémas musulmans, à mobiliser les peuples arabes et musulmans pour qu’ils apportent leur aide au peuple palestinien résistant de Gaza ! Les appels à une solution diplomatique se multipliaient mardi, alors que l’attaque israélienne, depuis le début des bombardements le 27 décembre, a fait plus de 550 morts et 2 500 blessés palestiniens, dont l’écrasante majorité sont des civils, femmes et enfants principalement, selon le secrétaire adjoint des Nations unies aux questions humanitaires, John Holmes.
*D. Bouatta *
Israël interdit toujours l’entrée des journalistes étrangers à Gaza
Boucherie à huis clos
Par :Madjid T
Malgré une décision de la Cour suprême israélienne lui enjoignant de revenir sur cette décision, l’État hébreu a maintenu hier l’interdiction faite aux journalistes étrangers d’entrer dans le territoire de Gaza en situation de guerre.
En effet, l’instance judiciaire israélienne a récemment rendu un arrêt ordonnant au gouvernement d’autoriser l’entrée des correspondants étrangers dans la bande de Gaza, et huit d’entre eux ont été choisis à cet effet. Il n’en demeure pas moins qu’aucun journaliste n’a reçu la permission de se rendre dans la bande de Gaza. S’élevant contre cette mesure, l’association de la presse étrangère, la FPA, a vivement protesté contre cette interdiction, et le responsable du Bureau de presse gouvernemental lui a répondu qu’Israël ne voulait pas risquer la vie de ses soldats pour protéger les journalistes. “L’interdiction sans précédent faite aux représentants des médias internationaux d’accéder à Gaza constitue une grave violation de la liberté de la presse et place Israël aux côtés d’une poignée de régimes qui empêchent régulièrement les journalistes de faire leur travail”, affirme un communiqué de la FPA, qui ajoute : “Nous appelons les autorités israéliennes à lever immédiatement cette interdiction, conformément à la décision de la Cour suprême et aux principes fondamentaux d’un État démocratique.” Pour justifier cette mesure, dont l’objectif inavoué est de cacher les crimes de guerre de l’armée israélienne, Daniel Seaman, chef du bureau de presse gouvernemental, chargé des accréditations délivrées aux journalistes étrangers, a de son côté affirmé que les reporters ne devaient “pas être autorisés à entrer à Gaza, car nos soldats ne vont pas se sacrifier pour les protéger”. Il ira jusqu’à affirmer que les journalistes sont “gâtés” en Israël. Faisan allusion à des enlèvements de journalistes par des Palestiniens armés, il dit : “Au cours des derniers mois, aucun d’entre eux n’a été forcé de quitter Gaza, mais ils ont eu trop peur d’y rester.” Selon lui, “la presse mondiale ne se préoccupe pas des souffrances du peuple israélien. Elle ne s’inquiète que du sort des Palestiniens (…) Pourquoi ne rend-elle pas compte de ce qui se passe dans le sud d’Israël ?” Cela étant, le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Yigal Palmor, a déclaré : “Je ne peux pas dire qu’il y a une décision délibérée et totale d’interdire aux journalistes de se rendre à Gaza. Il y a des combats aux passages routiers. Le Hamas bombarde ces passages, et l’armée ne veut pas être tenue responsable des risques mortels encourus par des civils.” Comme argument pour justifier cette interdiction, il faut avouer que c’est très léger, car le but réel est connu de tous, à savoir massacrer le maximum de Palestiniens loin des regards de la communauté internationale.
M. T.
3 cliniques mobiles danoises bombardées
Copenhague convoque l’ambassadeur israélien
Rédaction de Liberte
Trois cliniques mobiles de l’organisation caritative danoise Folkekirkens Noedhjaelp (DanChurchAid) à Gaza ont été bombardées et détruites par l’armée israélienne, a annoncé hier son secrétaire général Henrik Stubkjaer. “Nous avons reçu la nouvelle selon laquelle les trois cliniques mobiles ont été bombardées et rendues inutilisables dans la nuit du 5 janvier à Gaza-ville alors qu’elles portaient clairement les signes de Mobile Clinic”, a-t-il indiqué dans un communiqué. Ces bombardements n’ont pas fait de victimes parmi le personnel soignant de ces cliniques installées près du siège de DanChurchAid à Gaza, selon la même source. Le responsable de l’organisation s’est déclaré “profondément choqué” par ces bombardements israéliens qui “visent directement des objectifs humanitaires et qui rendent impossible tout effort humanitaire”. “C’est une violation de la Convention de Genève”, selon DanChurchAid qui était “prête” avec ces cliniques, à “aider les blessés” que les hôpitaux ne peuvent soigner faute de places. Le ministre danois des Affaires étrangères Per Stig Moeller a décidé de convoquer l’ambassadeur israélien à Copenhague, Arthur Avnon, pour lui demander des explications sur la destruction de ces cliniques, a-t-il indiqué à l’issue d’une réunion extraordinaire de la commission de politique étrangère du Parlement consacrée au conflit à Gaza. “Nous allons convoquer l’ambassadeur israélien, car cela (les bombardements contre les cliniques, ndlr) ne doit pas avoir lieu”, a-t-il déclaré aux journalistes, se disant “persuadé” que ces destructions de matériel humanitaire “n’étaient pas intentionnelles”.