Ban Ki-moon demande des comptes à Israël

Le secrétaire général de l’ONU a visité Gaza hier

Ban Ki-moon demande des comptes à Israël

Le Jeune Indépendant, 21 janvier 2009

Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a réclamé hier des poursuites contre les responsables des bombardements israéliens ayant touché des bâtiments onusiens à Gaza. «Il doit y avoir une enquête approfondie et les responsables «devront rendre des comptes devant des instances judiciaires», a-t-il déclaré lors d’une visite à Gaza.
Ban Ki-moon a qualifié les bombardements israéliens d’»attaques scandaleuses et totalement inacceptables» et sérieusement graves pour nécessiter «une enquête approfondie, une explication complète pour s’assurer que cela ne se reproduira plus jamais». «Je ne peux décrire ce que je ressens après avoir vu ce site du bombardement du complexe des Nations unies», a-t-il lancé avec plein de tristesse devant les ruines d’un des entrepôts de l’UNRWA qui a été bombardé le 15 janvier.
Devant la gravité des dégâts et l’horreur provoquée par ces bombardements, le secrétaire général de l’ONU a, sans ambages, appelé à prendre des mesures contre les auteurs de telles atrocités. «Les responsables devront répondre de leurs actes», a martelé le secrétaire général de l’ONU, tout en accusant Israël d’avoir employé une «force excessive».
Par ailleurs, huit organisations israéliennes de défense des droits de l’homme ont aussi réclamé hier au procureur général de Tel-Aviv l’ouverture d’une enquête sur la conduite de l’armée à Gaza «au vu de l’ampleur des atteintes portées aux populations civiles».
L’UNRWA, Amnesty International et des médecins étrangers présents à Gaza ont aussi accusé l’armée israélienne d’avoir utilisé des bombes au phosphore dans des zones habitées en violation des conventions internationales. Amnesty International a accusé lundi Israël de «crimes de guerre».
Pour l’expert de l’ONU sur les droits de l’homme dans les territoires palestiniens, Richard Falk, la punition collective infligée par Israël à la population s’assimile à «un crime contre l’humanité».
En outre, la Bolivie, la Fédération internationale des droits de l’homme et un groupe d’avocats ont annoncé qu’ils allaient saisir la Cour pénale internationale, compétente pour les crimes de guerre et contre l’humanité. Plus de 1 300 Palestiniens sont morts et plus de 5 000 ont été blessés lors de la guerre sauvage de 22 jours menée par l’entité sioniste sous prétexte de combattre le Hamas. Au moins 65 % des victimes sont des civils, dont plus de 400 enfants et une centaine de femmes tués. Des écoles gérées par les Nations unies et le quartier général de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) ont été bombardés. Le centre juridique palestinien Al-Mizan avait recensé 67 écoles, dont 36 de l’UNRWA, qui ont fait l’objet de bombardements israéliens.
Plusieurs entrepôts de l’UNRWA contenant des dizaines de tonnes d’aide humanitaire avaient aussi pris feu lors des bombardements israéliens.
F. A./Agences