Le débat sur le redéploiement de la gendarmerie en Kabylie relancé

A Draâ El-Mizan

Le débat sur le redéploiement de la gendarmerie en Kabylie relancé

par Saïd Tissegouine, Le Jeune Indépendant, 17 juin 2006

C’est en présence d’une foule nombreuse, de hauts cadres du groupement de la gendarmerie nationale de la wilaya de Tizi Ouzou, d’officiers de l’ANP et des autorités civiles régionales et locales que le wali de Tizi Ouzou, M. El-Hocine Mazzouz, a donné, jeudi dernier, le coup inaugural des deux journées portes ouvertes sur la gendarmerie nationale abritées par le centre de formation professionnelle et d’apprentissage Krim-Belkacem de Draâ El-Mizan.

Avec une discipline remarquable, les gendarmes, chacun dans son rayon de compétence, ont répondu aux multiples curiosités des citoyens allant des appareils et méthodes d’investigations dans le cadre de la lutte contre la criminalité jusqu’aux résultats obtenus dans ce sens via les multiples missions accomplies au profit des citoyens.

C’est à cette occasion que les gendarmes ont informé leurs nombreux interlocuteurs qu’en dépit des énormes difficultés qu’ils rencontrent, ils ont réussi quand même à traiter, depuis 2003, 155 affaires criminelles. Selon son organigramme, le groupement de la gendarmerie nationale de la wilaya de Tizi Ouzou est subdivisé en 6 compagnies qui regroupent 20 brigades, mais 17 seulement sont opérationnelles.

Ces journées portes ouvertes ont permis, par ailleurs, aux nombreux visiteurs de connaître les localités qui sont les plus touchées par le banditisme. Selon les études effectuées par les gendarmes, le banditisme est présent aux quatre coins de la wilaya de Tizi Ouzou, mais les localités les plus touchées sont Maâtkas, Boghni, Draâ El-Mizan, Tizi Gheniff, Aïn El-Hammam, Azeffoun et Tigzirt.

En sa qualité de premier responsable de la wilaya, M. El-Hocine Mazzouz a déclaré que «le développement de la wilaya va de pair avec la sécurité». Dans cette perspective économique, le wali a promis à ses administrés que toutes les localités de sa circonscription seront pourvues en «brigades de sécurité».

Le lieutenant-colonel Hocine Gahfas, du groupement de la gendarmerie, pour sa part, a déclaré dans un point de presse que les compétences des gendarmes en matière de lutte contre la criminalité sont «les sollicitations et les exigences des citoyens».

Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, les gendarmes redoublent d’efforts et 17 barrages opérationnels sont installés à cet effet. Pour l’été 2006, c’est le plan Delphine qui sera mis en action dans le cadre de la sécurisation des côtes, parmi elles les plages de Sidi Khelifa et le Petit Paradis, dans la daïra d’Azeffoun.

Enfin, ce responsable de la gendarmerie nationale n’a pas omis de signaler que les missions du corps de sécurité dont il fait partie ont changé après les événements de Kabylie et que «cela été une véritable leçon pour nous». Les nombreux citoyens que nous avons abordés sur la nécessité ou non du redéploiement des gendarmes en Kabylie ont répondu que cela «est plus qu’indispensable».

«Ceux qui prétendent que la population n’a pas besoin de ce corps de sécurité n’ont probablement jamais eu affaire à quelque bandit ou criminel», ont avoué nos interlocuteurs sous couvert de l’anonymat. S. T.