Déclaration de la coordination interwilayas

COORDINATION INTER-WILAYAS DES AARCHS, DAIRAS ET COMMUNES

Le  processus de dialogue amorcé par le Mouvement citoyen des Aârchs avec les représentants de l’Etat en vue de la mise en œuvre de la plate-forme d’El-Kseur a été la conséquence d’un long et douloureux combat pacifique mené, depuis le Printemps noir, par des millions de citoyens, mobilisés et décidés à recouvrer leur liberté et leur citoyenneté. Les incommensurables sacrifices qui ont jalonné cette contestation pacifique jamais égalée sont trop importants pour qu’ils soient sujets à des raccourcis, qu’ils soient effacés par un solde de tout compte et encore mois qu’ils soient passés en pertes et profits. Le Mouvement citoyen des Aârchs, fer de lance de cette contestation qui s’inscrit dans la durée, ne saurait laisser se réaliser le péril d’une récession démocratique, et il est résolu à poursuivre sa lutte pacifique jusqu’à l’application pleine et entière de la plate-forme d’El-Kseur. Aussi, le retour de la délégation obéit-il à cet impératif de confirmer les résultats acquis au cours du processus de dialogue à travers un document final qui traduirait pleinement  l’accord global du 15 janvier 2005 engageant l’Etat à mettre en œuvre la plate-forme d’El-Kseur dans son intégralité. Néanmoins la CICB n’a pas pu aboutir à un consensus en son sein.
 
Les récentes émeutes enregistrées notamment à Bordj Bouarraridj, à El-Attaf (Aïn Defla), à Maoklane (Sétif) et surtout à Arzew où la répression brutale a occasionné la mort de deux jeunes innocents, sont autant de symptômes révélateurs d’un malaise non seulement social mais aussi politique. Ces émeutes violentes sont, en fait, l’expression d’un raz le bol légitime de la masse juvénile en quête de justice, de liberté et de considération. Tout en dénonçant  le recours à la répression sauvage, le Mouvement citoyen des Aârchs, qui reste attentif à l’évolution de la situation, appelle la jeunesse algérienne à se mobiliser et à s’organiser pour prendre corps avec la dynamique citoyenne autonome, seule alternative sérieuse pour éviter que ces sacrifices soient cycliques et surtout inutiles car sans lendemains.

Quant aux dernières déclarations du ministre de la solidarité nationale, venues accréditer les élucubrations d’un certain Farouk Kssentini, et ayant pour objet de « verser » les victimes du Printemps noir dans le « moule » de la tragédie et la réconciliation nationales, le Mouvement préfère mettre ces incohérences et ces propos erratiques sur le dos d’une dyslexie aiguë ou d’un innocent malentendu. En effet, quelle place y aurait-il pour les victimes des événements de Kabylie dans un texte qui traite de la tragédie nationale expressément définie en tant que terrorisme, à moins bien sûr de considérer ces victimes comme des terroristes ou leurs bourreaux comme tels ? ! Le Mouvement citoyen met en garde contre ce genre d’amalgames inadmissibles  de nature à souiller la mémoire de nos valeureux martyrs et blessés, et attend les rectifications nécessaires à ce propos. Faut-il rappeler, en outre, à l’adresse des auteurs de ces propos que les victimes du Printemps noir ont déjà leur statut propre fixé dans un décret présidentiel ? ! Dans ce même ordre d’idées, et dès lors où l’administration a entamé de recenser unilatéralement les blessés en se referant uniquement aux registres des admissions à l’hôpital, le Mouvement tient à prévenir les pouvoirs publics quant aux risques d’intégrer de faux blessés dans cette opération ou plus grave encore d’exclure de vrais blessés du fait que, lors des événements, ceux-là auraient donné de fausses identités aux services hospitaliers.
D’autre part, indigné par la profanation dont ont été la cible les tombes de deux symboles de la Révolution, en l’occurrence Abane Ramdane et Ali Mellah, l’Interwilayas tout en dénonçant ces actes ignobles, exige l’ouverture d’une enquête pour identifier et châtier leurs auteurs.
 
  Le Mouvement citoyen tient, par ailleurs, à alerter l’opinion nationale et internationale sur la dégradation inquiétante de l’état de santé du prisonnier d’opinion, le journaliste Mohamed Benchicou. Le Mouvement citoyen réclame encore et toujours la libération de cet illustre journaliste, injustement incarcéré depuis le 14 juin 2004.

ULAC SMAH ULAC
MA ULAC TAMAZIGHT ULAC ULAC
LE COMBAT CONTINUE     

                                                                                                                                                                                                                      Azazga, le 28/10/2005