Les forces de sécurité interpellent Ali Belhadj

Pour avoir justifié le crime d’Al-Zarqaoui et fait l’éloge du terrorisme sur Al-Jazira TV

Les forces de sécurité interpellent Ali Belhadj

Par : Anis Rahmani, El Khabar, 28 juillet 2005

Les forces de sécurité nationale ont interpellé, hier, le numéro deux du Front Islamique du Salut (FIS, dissous), avant d’être transporté au siège de la Sûreté Centrale d’Alger, pour être auditionné dans le cadre d’une enquête judiciaire sur ces dernières déclarations faites à la chaîne TV quatari « Al-Jazira ».

Ces déclaration ayant été considérées comme glorification des actes terroristes à l’étranger, punis par la loi de lutte antiterroriste.

Ali Belhadj, qui est soumis aux dix interdits, qui lui défendent de faire des déclarations, ont surpris tout les algériens par ces déclarations à travers la chaîne de télévision « Al-Jazira », parlant de « frères moudjahidine » en Irak, en allusion au groupe d’Al-Zarqaoui.

Lors de son intervention au journal télévisé d’Al-Jazira, Ali Belhadj évoqua l’enlèvement, par l’organisation d’Al-Qaïda en Irak, des deux diplomates algériens, Ali Belaroussi et Azzedine Belkadi, à Bagdad : « ces diplomates n’avaient pas été enlevés à titre individuel, mais en tant que diplomates », affirma-t-il.

L’orateur ajouta que « l’installation d’ambassadeurs et de diplomates sur un territoire occupé constitue une légitimité pour cette occupation. Ceci est inacceptable des points de vue de la religion, de la politique et de la logique ».

Signalant sa qualité de fils de « Chahid » (martyr de la révolution algérienne), Ali Belhadj justifia les actes de Abou Moussab Al-Zarqaoui, en déclarant : « si le colonialisme (français) avait installé chez nous un gouvernement composé de ses collaborateurs, et invité ses subordonnés à y envoyer des ambassadeurs et des diplomates, comment les révolutionnaires et moudjhidine algériens auraient-ils réagi? L’Algérie aurait-elle accepté une telle démarche? ».

Ali Belhadj affirme : « aucun peuple ne peut comprendre les actes de la résistance irakienne mieux que le peuple algérien », et d’ajouter « je ne parle pas du régime corrompu, mais du peuple algérien ».

L’orateur a ainsi poursuivi son intervention, justifiant les actes de la résistance irakienne contre l’armée américaine qu’il a qualifiée de « l’empire des tyrans ».

Concernant le sort des diplomates algériens, Ali Belhadj indique : « ce n’est pas à moi de dicter à mes frères ce qu’ils doivent faire. C’est à eux d’en décider ». Belhadj continue en s’adressant aux ravisseurs, signalant qu’ils ont le choix entre « la condamnation à mort, l’exil ou la relaxe ».

Il convient à signaler que ces déclaration sont les premières émanant de l’ex-dirigeant du FIS dissous. Elles interviennent 11 ans après la lettre qu’il avait envoyé au chef du GIA (Groupe islamique armé), retrouvée, par les forces de sécurité, dans la poche de l’ancien chef de cette organisation, Chérif Gousmi. La lettre dans laquelle il avait fait l’éloge des actes du GIA, en indiquant qu’il avait souhaité être un moudjahid à son côté. Les autorités n’avaient pas poursuivi, alors, Belhadj pour ce crime qui est punis pourtant par la loi.