Hamrouche, Ghozali, Benbitour et Rahabi en vedettes

Université d’été du Front du Changement à Boumerdès

Hamrouche, Ghozali, Benbitour et Rahabi en vedettes

Liberté, 27 août 2014

Pour la journée d’hier, ce sont trois anciens chefs de gouvernement et un ancien ministre et ambassadeur qui ont abordé chacun en ce qui le concerne les aspects de la crise que traverse l’Algérie, ainsi que les solutions à mettre en œuvre pour son règlement.

Le Front du changement de Abdelmadjid Menasra organise une université d’été du 25 au 27 août 2014 à Boumerdès sous l’intitulé : “Changement démocratique, responsabilité du pouvoir, de l’opposition et de la société.” Ont participé à cette manifestation politique, d’anciens chefs de gouvernement à l’exemple d’Abdelaziz Belkhadem, Ali Benflis, Sid-Ahmed Ghozali, Ahmed Benbitour et Mouloud Hamrouche. Des personnalités de la societé civile et universitaires ont également assisté à cette rencontre. On peut citer, Zoubir Arous et Ahmed Adimi. D’anciens ministres et diplomates à l’image de Abdelaziz Rahabi ont fait partie du gotha des invités. Plus de 400 participants ont été conviés à cette université d’été du Front du changement. Selon Abdelaziz Rahabi, cette rencontre est une occasion et une tribune pour aborder la situation de blocage politique et écouter les différentes parties de la société algérienne. Pour M. Rahabi, il y a une réelle urgence à aller vers un consensus national pour dépasser la crise en s’interrogeant sur quel modèle de transition peut s’appuyer le pays? “Comment organiser la transition d’un régime autoritaire à un régime démocratique en Algérie ? Comment et qui détermine les modalités ? Quels sont la dynamique, le rythme, le calendrier ? Quel type de modification institutionnelle exige un tel processus ? Quels sont les critères ou les indicateurs de réussite d’un tel processus ?”, telles sont les questions de l’ancien ministre et ambassadeur posées hier lors de son intervention.
De son côté, Sid-Ahmed Ghozali a abordé la problématique de la transition énergétique en mettant en garde contre l’utilisation irrationnelle du gaz et du pétrole algériens à travers une politique des salaires qui menace les équilibres de l’État. L’ancien chef de gouvernement a indiqué qu’aujourd’hui les salaires de la Fonction publique représentent les deux tiers de la fiscalité pétrolière alors qu’ils dépendaient avant de la fiscalité ordinaire. “Le prix de l’essence est scandaleux”, a-t-il dit. Mouloud Hamrouche a axé, hier, son discours sur le rôle des institutions de l’État dans la mise en œuvre du changement démocratique. L’ancien chef de gouvernement a plaidé en faveur de la réalisation d’un “nouveau consensus national”, sans remettre en cause les “fondements de l’État et les éléments constitutifs de l’identité nationale”. Ce nouveau consensus “doit s’articuler autour des principes fondamentaux, dont notamment celui de la définition de la méthode de gouvernance, en soumettant les questions de qui gouvernera et comment à un débat général”, a expliqué M. Hamrouche.
Développant son propos, l’ancien chef de gouvernement a estimé que “l’État moderne ne revêt pas une quelconque forme donnée, mais il est l’émanation de la société dont il reflète les caractéristiques dans toutes leurs formes et diversité”, soulignant que “la démocratie et la pérennité sont les fondements d’un tel État”.
Intervenant à son tour, Ahmed Benbitour a d’abord abordé ce qu’il a qualifié de grands défis à relever. Il s’agit du fatalisme et l’indifférence de la société. “Nos plus grands défis, pour une transition démocratique réussie, sont la lutte contre le fatalisme et l’indifférence de la population. C’est pour cela qu’il faut beaucoup insister sur la communication de proximité pour rencontrer le plus grand nombre de personnes sur l’ensemble du territoire”, a-t-il indiqué avant de mettre en relief “le rôle de la société dans la transition démocratique”.
Pour l’ancien chef de gouvernement, “la société et les meneurs de la période de transition doivent s’engager à la réalisation datée avec un système de contrôle de la mise en œuvre d’un programme politique”, avant de citer quelques préalables à l’exemple de “la promotion d’une large mobilisation collective pour assurer le succès aux décisions fondamentales initiées ; la mise en place des outils et des mécanismes indispensables à la réalisation de l’objectif défini et la sécurisation du processus de changement contre toute pratique de régression ou de statu quo”. Le premier secrétaire du FFS devait intervenir hier après-midi pour évoquer la situation politique du pays et l’initiative de son parti pour une sortie de crise.