Initiative du FFS pour une sortie de crise

Initiative du FFS pour une sortie de crise

Les partis politiques partagés

El Watan, 11 août 2014

Le FFS invite le pouvoir et l’opposition à se mettre à la même table pour trouver une solution à la crise du système politique. Cette initiative trouve un écho favorable chez certains partis politiques ; d’autres préfèrent jouer la carte de la prudence, d’autant que le contenu de l’initiative n’est pas, selon eux, très clair.

Cela étant, les partis de l’opposition sont pratiquement tous d’accord pour la constitution d’un front qui sera en mesure d’affronter le pouvoir en place. Le MSP, membre de la Coordination pour les libertés et la transition, pense que les initiatives des formations politiques doivent converger pour que l’opposition puisse parler d’une seule voix. «Lorsque nous avons tenu notre conférence le 10 juin dernier, le FFS était présent et nombreux étaient les participants qui se sont interrogés sur la place du pouvoir dans ses initiatives.

Les participants pensent que le pouvoir doit participer à la transition. C’est ce que demande le FFS», rappelle Zineddine Tebbal du FFS, tout en précisant que les deux initiatives (celle de la Coordination et celle du FFS) se rapprochent. Il suffit juste de travailler ensemble. «Les objectifs du FFS sont de fonder un Etat démocratique avec une élection libre et des dirigeants issus d’un scrutin transparent. Au sein de la Coordination, on parle de transition démocratique.

Il y a un consensus autour de plusieurs points, donc nous ne pouvons qu’applaudir», estime Tebbal, qui souhaite la fédération de toutes ces initiatives à travers la multiplication des rencontres et l’instauration d’un dialogue. Le président de Jil Jadid, également membre de la Coordination, estime que cette initiative est la bienvenue, mais s’interroge sur le contenu de l’appel du FFS. «Le FFS convoque via la presse interposée les partis politiques pour prendre part à la démarche consensuelle qu’il entreprend, mais il ne donne aucun détail.

Il n’y a pas eu de contact préliminaire ni avec le parti ni avec la coordination», affirme Jil Jadid qui n’est ni contre ni pour cette initiative. «Nous avons pris acte de la déclaration d’intention et nous nous prononcerons sur son contenu une fois celui-ci rendu public», note Soufiane Djilali.
Pour Nourredine Bahbouh, président de l’UFDS et membre du Pôle des forces du changement créé par Ali Benflis, l’initiative du FFS est louable.

Seulement, M. Bahbouh s’interroge sur ce que veut et ce que demande l’opposition : «Comment peut-on inviter le pouvoir à un dialogue alors que nous n’avons pas établi une position de l’opposition ?» Invité à identifier cette opposition, M. Bahbouh réplique il s’agit de toutes les tendances confondues de l’opposition : «Les partis qui se revendiquent du pouvoir sont connu. Il reste qu’aujourd’hui, les partis de l’opposition doivent se réunir pour définir une position commune. Cette démarche amènera le pouvoir à venir discuter avec l’opposition.» Et d’avertir contre toute initiative visant la déstabilisation de l’opposition.
A. Amir


Conférence nationale de consensus

Le FFS ne garantit pas le succès de sa démarche

El Watan, 11 août 2014

Le Front des forces socialistes (FFS) ne fixe pas de calendrier pour la tenue de sa conférence nationale de consensus. Il ne garantit pas non plus son succès. Dans la résolution du conseil national rendu publique hier, le plus vieux parti de l’opposition reconnaît la difficulté de rassembler les forces politiques autour d’un projet consensuel.

Mais il considère que «la reconstruction d’un consensus national» est une démarche dictée par la conjoncture politique actuelle. «Il faut bien admettre qu’il y a des incertitudes liées à la conjoncture politique nationale qui ne permettent pas d’identifier le ou les acteurs au sein du régime en mesure d’engager le système dans la reconstruction du consensus national et que les conditions ne sont donc pas encore réunies pour pronostiquer le succès de cette initiative», relève le parti, décidé à avancer «dans la préparation de la conférence tout en restant vigilant face aux forces qui tenteraient d’entraver notre démarche».

Ce parti se dit convaincu que la recherche d’un consensus dans le contexte politique national est une tâche complexe et risquée car sujette aux critiques de tous ceux qui pourraient y voir une menace pour leur position au sein du pouvoir ou dans l’opposition. «C’est la raison pour laquelle des précautions s’imposent surtout que c’est une première, dans les annales politiques, qu’un parti de l’opposition lance une initiative pour la construction d’un consensus national alors que, de tout temps et en tout lieu, une telle approche restait du ressort des gouvernements qui l’utilisaient pour élargir leur base de pouvoir», précise-t-il.

Et d’assurer dans ce sillage que «la participation du FFS à la conférence de la CNLTD comme aux consultations sur la révision de la Constitution initiée par le pouvoir vise à montrer l’intérêt qu’il porte aux positions des uns et des autres ainsi que sa capacité unique à parler à tous, en toute confiance et sans préjugé, et de ce fait à même de les concilier dans le cadre de la reconstruction d’un consensus national en facilitant les échanges et la médiation entre tous».

Il faut, pour ce parti, engager tous les acteurs dans toutes les étapes de ce processus, sans exclusive, afin que la conférence soit celle de tous les acteurs rassemblés et non celle du FFS, ajoutant que la réussite de cette conférence sera ainsi l’affaire de tous. Le FFS explique que l’organisation de cette conférence se fera en deux phases : évaluer les divergences et les convergences lors de la première phase, avant d’engager la deuxième phase qui ne se tiendrait que si les conditions de consensus sont réunies.

«Les participants ont un statut identique qu’ils soient du pouvoir, de l’opposition ou de la société civile», souligne ce parti qui, pour éviter un échec, compte élaborer le programme dans un cadre commun représentatif de toutes les parties prenantes de la conférence. Le FFS compte en effet jouer le rôle de facilitateur : «Avant la conférence, consulter les acteurs politiques et ceux de la société civile pour convenir notamment des objectifs et du programme de cette conférence ; pendant la conférence, modérer les débats et après la conférence, assurer le suivi des recommandations.»

Cette formation souligne que son projet «ne constitue en aucun cas une démarche similaire aux autres initiatives». «La conférence du consensus national offre ainsi le cadre approprié à ces acteurs pour présenter leurs propositions respectives et découvrir à cette occasion de possibles convergences et un large consensus sur des questions d’intérêt national», estime le FFS.
R. P.