Nombreuses absences au sommet de l’Icso

NOMBREUSES ABSENCES AU SOMMET DE L’ICSO

Rupture ou simple décantation ?

Le Soir d’Algérie, 24 janvier 2017

Au sein de l’Instance de concertation et de suivi de l’opposition, on préfère parler d’«épuration» et de «décantation» plutôt que de «rupture» en son sein, contrairement à ce que d’aucuns soutiennent.

Mohamed Kebci – Alger (Le Soir) – C’est un membre d’un parti membre de l’Instance qui nous l’affirmait, hier, au sortir de la réunion de l’Icso, tenue au siège national du MSP. Un conclave boudé par nombre de ses membres, des défections dont le président du MSP a tenu à diminuer de l’ampleur et de l’impact sur la cohésion de l’Instance puisque, selon lui, les directions du FJD, de Nahda et d’El Binaa ont justifié leur absence par leurs «agendas chargés», occupés qu’ils sont dans leur projet de fusion.
Pour Abderrezak Mokri, l’Icso est un «acquis et demeurera ce cadre de concertation» pour l’opposition nationale et dont les membres, indépendamment de leurs positions à l’égard des prochaines échéances électorales, à commencer par les législatives du printemps de l’année en cours, ne perdent pas de vue l’objectif stratégique, celui d’une transition démocratique négociée. Et d’annoncer que le prochain sommet de l’Instance se tiendra au siège du parti d’El Fadjr el Djadid, après les prochaines élections législatives.
Le conclave d’hier auquel ont pris part les présidents du MPS, du RCD, d’El Fadjr el Djadid, d’El Islah, d’un représentant du parti des Avant-gardes des libertés aux côtés de l’ancien ministre de la Communication, Abdelaziz Rahabi, et de l’ancien chef de gouvernement Ahmed Benbitour, n’a pas abordé la question des prochaines élections législatives, puisque, comme tiendra à le préciser Mokri, la question «n’est pas du ressort de l’Instance qui a bien laissé le libre choix à ses membres de se définir». Ceci quoique le président du MSP eût annoncé, dans l’entretien qu’il nous a accordé samedi dernier, qu’il allait proposer aux présents à cette réunion de débattre de la possibilité d’un travail de coordination en matière de surveillance de ces élections, ne voyant pas de raison à ce que les boycotteurs de ce scrutin ne s’y mettent pas. Une sortie qui n’a pas plu à des membres de l’Icso parmi les absents qui y ont vu une manière «d’impliquer indirectement les partis dans une opération électorale qu’ils boudent, voire d’y entraîner l’Icso».
C’est, d’ailleurs, ce que soutient l’ex-premier secrétaire national du FFS et promoteur de l’Union démocratique et sociale (UDS) en attente d’agrément, pour qui les participants parmi les membres de l’Icso aux prochaines élections législatives tentent d’entraîner l’Instance dans leur logique électoraliste. «Ils n’ont plus le droit d’agir au nom de l’Instance», tonnera Karim Tabou.
Et dans le communiqué ayant sanctionné les travaux de ce conclave, les membres de l’Instance de concertation et de suivi de l’opposition, outre de réitérer que l’Instance «n’avait pas à se positionner comme telle par rapport aux élections, chacun de ses membres ayant sa «souveraineté» pour ce faire, soutiennent qu’ils poursuivront leur «travail commun qui réunit les composantes de la classe politique pour le traitement de la crise actuelle au service du pays pour la défense des aspirations du peuple». Ils dénoncent, par ailleurs, les déclarations officielles qui «rétrécissent la place pour l’avis contraire et interdit aux partis boycotteurs d’exprimer leurs avis» et expriment leurs préoccupations quant aux «menaces sociales, touchant de larges pans de la population et dues aux «fausses politiques du pouvoir en place et dont l’Instance a eu à avertir à maintes reprises».
M. K.