Révision de la constitution: Le groupe des 19 exprime son refus

REVISION DE LA CONSTITUTION

Le groupe des 19 exprime son refus

Le Soir d’Algérie, 6 février 2016

Le groupe des 19 qui avait vainement sollicité une audience au président de la République s’engouffre dans le large front du refus du projet de révision constitutionnelle dont le vote interviendra demain.
M. Kebci – Alger (Le Soir) – A l’issue de leur réunion tenue avant-hier, ces personnalités disent s’interroger sur «l’efficacité politique d’une révision constitutionnelle lorsque l’Etat dont elle tire toute sa raison d’être, n’en finit pas de subir les coups de boutoir d’une bande mafieuse dont les provocations et les expéditions punitives contre les patriotes sincères et authentiques, risquent de mener le pays vers le chaos».
Une bande qui, «de dérives en dérives et en imposant au pays un climat politique empoisonné à relents totalitaires , compromet, tout en la décrédibilisant, l’initiative même puisqu’elle squatte aussi tout un espace de sa promotion avec ses propres méthodes détestables».
Et au groupe des 19 de relever que ce projet de révision constitutionnelle n’a pas bénéficié de «débat avec le peuple sur le contenu et la forme», alertant sur le climat général dans lequel elle intervient.
Un climat fait d’un niveau si élevé de «menaces terroristes dans notre voisinage immédiat» au moment où «notre pays s’enfonce dangereusement dans une crise socio-économique alarmante, certes du fait de la chute du prix du baril de pétrole sur le marché mondial mais aussi du fait des conséquences dramatiques d’une loi de finances 2016 antisociale et antinationale». Pour le groupe des 19, «cette dangereuse fragilisation de notre immunité sociale et économique est aggravée par un empoisonnement du climat politique qui risque d’être fatal à la nation, à la République et à tout espoir démocratique , du fait des velléités totalitaires d’une bande d’individus irresponsables, étrangers à toute idée de pratique politique saine et à toute notion de pluralisme qui, à défaut de convaincre, utilise les méthodes et moyens mafieux pour contraindre au silence et à l’abdication».
Une bande mafieuse qui, poursuit-il, et face à toutes initiatives, démarches ou idées qu’elle ne partage pas, «oppose des réactions d’une rare violence, où le mépris et l’arrogance le disputent à l’insulte, la diffamation et l’atteinte à l’honneur lorsque ce n’est pas le harcèlement moral et le lynchage médiatique ainsi que les menaces multiformes», dénonçant, au passage, avec une «extrême vigueur» la menace de mort dont fait l’objet Louisa Hanoune et la velléité de destruction de son parti, le PT.
Ces dérives et pratiques mafieuses menacent tout aussi sûrement l’Etat, puisque tout en squattant des places fortes dans ses institutions, dans les milieux d’affaires et dans certains médias, cette bande mafieuse qui, par nature et par vocation, ne se pliera pas plus à la future Constitution qu’à l’actuelle qu’elle ignore superbement, agit tout naturellement en violation de toutes les lois, de tous les règlements et de la Constitution», écrivent encore les 19 personnalités.
M. K.