Forum social algérien : «Un grave recul en matière de libertés»

Forum social algérien : «Un grave recul en matière de libertés»

El Watan, 23 mai 2017

Les participants à la première rencontre du Forum social algérien (FSA), tenue les 19 et 20 mai, dressent un tableau sombre sur la situation des libertés en Algérie.

«Il y a un recul énorme en matière de libertés, que ce soit sur le plan de la législation ou sur celui de la pratique quotidienne caractérisé par les arrestations arbitraires, le harcèlement des militants et citoyens et dans certains cas leur emprisonnement et l’interdiction de manifestations et de réunions», expliquent-ils dans un communiqué rendu public hier.

Selon la même source, les femmes subissent une double répression venant de la part du régime qui les considère comme des mineures éternelles et de la part d’une société patriarcale. En faisant ce constat, les participant à cette première rencontre du FSA ont rendu publiques une série de recommandations pour tenter d’améliorer la situation.

Ainsi sur le plan des libertés civiles et politiques, le Forum demande le «respect de toutes les libertés individuelles et collectives, dont de l’expression, l’information, la presse, la pensée et la conscience». Le Forum revient aussi sur la nécessité de respecter «la liberté de réunion et de rassemblement ainsi que l’abrogation de la 12/06 relative aux associations».

«Il faut aussi garantir la liberté de circulation de personnes en procédant à l’ouverture des frontières, notamment la frontière algéro-marocaine où des réfugiés syriens sont bloqués actuellement dans un no man’s land entre les deux frontières», ajoute-t-on dans le même communiqué, en rappelant les engagements internationaux pris par l’Algérie.

Concernant les libertés syndicales, le FSA exige «l’encouragement et le soutien des mobilisations du front social autour de l’amélioration du pouvoir d’achat, la loi sur la retraite, le projet du code de travail et la consolidation des libertés syndicales». En outre, le forum demande l’ouverture du dialogue social gouvernement-partenaires sociaux aux syndicats autonomes.

Evoquant la situation de la femme algérienne, la même source revendique l’abrogation du code de la famille, en vue de garantir l’égalité des sexes dans tous les domaines. «Il faut aussi dépasser les stéréotypes qui font de la femme la responsable de sa condition et créer les conditions adéquates pour l’émancipation de la femme rurale. Il faut aussi encourager la solidarité femme et homme dans les luttes pour l’égalité et la liberté», ajoute-t-on dans le même document.

M. M.