Conférence pour la transition démocratique : Les forces de l’opposition appellent au départ du régime

Conférence pour la transition démocratique : Les forces de l’opposition appellent au départ du régime

El Watan, 10 juin 2014

Plus de 400 participants, toutes tendances politiques confondues, ont pris part, ce mardi, à la première conférence pour les libertés et la transition démocratique, tenue dans chapiteau attenant à l’hôtel Mazafran de Zeralda (Alger).

Des figures connues sur la scène politique algérienne ont tenu à marquer leur présence à ce conclave de l’opposition, le premier du genre dans l’histoire de l’Algérie indépendante, à l’instar de Mouloud, Hamrouche, Ali Benflis, Said Saadi et Mokran Ait Larbi, en plus des figures du FIS dissous, Ali Djeddi et Abdenour Boukhamkham. Le FFS a été représenté par son premier secrétaire, Ahmed Bettatache et Mustapaha Bouchachi.
Les travaux de cette conférence organisée par la Coordination pour les libertés et la transition démocratiques (CLTD) se sont ouverts à 14h30. Le président du bureau de la conférence, Ahmed Benbitour, a insisté dans son allocution d’ouverture que a priorité est de procéder à un « changement politique pacifique ». La conférence permettra, selon lui, « d’identifier les compétences qui se chargeront d’élaborer les propositions de sortie de crise ».
Ali Yahia Abdnour, a déclaré d’emblée que « le système politique actuel a fait beaucoup de mal à l’Algérie » et qu’« il doit partir ». « Le peuple algérien doit-être sevré. », a indiqué le doyen des militants des droits de l’homme en Algérie. Il a appelé aussi à la libération du dinar de son indépendance au dollar : « Le dinar doit-être souverain ».
Abderazzak Makri, président du MSP, a souligné que la conférence intervient dans « un contexte politique tendu à l’extérieur qui coïncide avec une gouvernance délabrée sur le plan interne ». Le défi actuel, selon lui, est de trouver le moyen de « porter l’Algérie d’un système fermée où toutes les idéologies sont dominées par l’argent sal, à une société libre, juste et prospère ». Pour Makri, la crise algérienne, est « une crise morale avant qu’elle ne soit politique et économique ». La conférence pour la transition politique sera historique si elle arrive à « donner naissance à une nouvelle ère de liberté et de démocratie ». C’est « Le meilleur cadeau à donner à l’Algérie », a indiqué le président du MSP.
Mouloud Hamrouche, a déclaré que cette rencontre de toutes les tendances autour d’une même table est « un rêve qui remonte à un quart de siècle ». Hamrouche a estimé que « l’effondrement des administrations de l’Etat est causé par l’abus de pouvoir et le régionalisme ». Selon lui, « La seule base du gouvernement est l’armée. Et c’est là, le danger ».
Mohcine Belabbas, le président du RCD, a focalisé son intervention sur « la nécessité pour le pays de dépasser les haines ». il a appelé pour le rejet de toutes formes de domination » pour « réunir tous les algériens qui aspirent à vivre dans la liberté et la dignité.
Alin Benflis a estimé quant à lui, que la solution algérienne n’est pas constitutionnel mais plutôt « une crise de légitimité des institutions ». La révision de la Constitution devrait venir en couronnement à un processus politique commun centré sur la légitimité des institution ».
La plateforme du projet de la transition démocratique prévoit la constitution d’un gouvernement de transition qui chargera de la conduite des affaires du pays. la deuxième étape de ce projet porte sur l’élection d’une assemblée constituante qui chargera de l’élaboration d’une nouvelle Constitution.
Abdellah Djabellah, président de FJD ( Adala) Bouteflika a profité de cette occasion pour tirer à boulet rouges sur Bouteflika. Le chef de l’Etat actuel, a déclaré Djaballah a consacré la corruption, la dérive et le royalisme.
Ali Djeddi, l’ancien leader de l’ex-FIS, Abbassi Madani et Ali Benhadj soutiennent cette initiative de transition démocratique. « Ali Benhadj a préféré ne pas venir pour ne pas troubler le déroulement de la conférence », a indiqué Djeddi en référence au fait l’ex numéro 2 du FIS dissous est intérdit d’exercer la politique.
« La souveraineté de l’Algérie est violée », a indiqué Ali Djeddi qui suggère une période de transition de 30 mois.

Farouk Djouadi