ANC : «Prêts à dialoguer avec le pouvoir»

ANC : «Prêts à dialoguer avec le pouvoir»

El Watan, 15 juin 2014

L’Alliance nationale pour le changement (ANC), qui regroupe des anciens du FFS et des islamistes du FIS dissous, affiche sa disposition à dialoguer avec le pouvoir en place pour une sortie de crise qui mettra le pays sur la voie de la démocratie.

Dans une déclaration rendue publique hier, l’ANC – qu’il ne faut pas confondre avec le parti sud-africain – réitère ainsi sa disposition, affirmée dans son appel du 27 avril 2014, à participer à un changement réel à travers une période de transition consensuelle incluant le pouvoir actuel.
Cela tout en précisant qu’elle s’y investira «sans lui, s’il persiste dans sa fuite en avant, par la mobilisation pacifique des citoyens».

Cette organisation politique affirme qu’elle compte adresser sa charte politique, dans laquelle elle définit ses valeurs et principes, aux hauts responsables du pays. «La charte de l’ANC adressée en premier lieu aux Algériennes et aux Algériens sera aussi remise prochainement à la Présidence, à l’état-major et au DRS ainsi qu’aux participants de la rencontre du 10 juin», a précisé l’ANC qui entend ainsi «marquer la nature transparente et déterminée de son action».

L’ANC se démarque «clairement et catégoriquement des consultations sur la révision de la Constitution» qu’elle qualifie de «nouveau viol politique», appelant «à la mobilisation pacifique pour mettre en échec cette logique confiscatoire de leurs droits politiques et historiques».
Pour elle, «une Constitution démocratique ne peut être que l’aboutissement d’un processus démocratique transitionnel et doit reposer sur un large consensus populaire. Une Constitution légitime ne peut pas demeurer, comme c’est le cas depuis plus d’un demi-siècle, cet instrument modifiable au gré des rapports de force qui se succèdent au sein du pouvoir».

L’ANC salue, dans ce contexte, «toutes les initiatives qui visent à rassembler les forces et personnalités politiques autour de la nécessité d’imposer un changement radical et pacifique». Elle trouve «heureuse» la rencontre du 10 juin dernier qui a regroupé des personnalités et des partis aux orientations politiques et idéologiques divergentes. Les membres fondateurs de l’ANC, dont Karim Tabbou et Samir Bouakouir, des anciens cadres du FFS, disent vouloir «établir des passerelles entre les forces politiques représentatives et conclure, à l’image du Contrat national, des accords politiques capables de mettre un terme à la crise multidimensionnelle que vit l’Algérie depuis des décennies». Car le pays, estiment-ils, est dans une «impasse dangereuse».

L’ANC considère néanmoins que «la réussite de toute entreprise politique visant le vrai changement dépend de la clarté des objectifs et de la pertinence des réponses apportées aux problèmes auxquels l’Algérie est confrontée». Elle reste convaincue que «seule la mobilisation populaire dans un cadre non violent contraindra le régime à des concessions politiques fondamentales».
R. P.