Messahel fait le point avec Fabius sur le Sahel

Paris prépare une résolution pour un mandat de l’ONU au Mali Messahel fait le point avec Fabius sur le Sahel

Par : Merzak Tigrine, Liberté, 6 octobre 2012

Même si la France œuvre pour une intervention militaire au Mali, en préparant une résolution en ce sens au Conseil de sécurité et que l’Algérie privilégie une solution politique au Sahel, Alger et Paris se sont concertés sur la situation prévalant dans la région du Sahel. En effet, le ministre algérien délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, et le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, ont eu des discussions sur ce sujet brûlant.
Lors de ces entretiens, portant notamment sur la situation au Mali, qualifiés d’utiles et d’approfondis, les ministres ont eu une “large convergence de vue” sur l’importance de la préservation de l’intégrité territoriale et de l’unité nationale du Mali, ainsi que sur la définition de la menace représentée par le terrorisme et le crime transnational organisé.
Les deux parties ont mis en exergue le “rôle central” des Maliens dans le règlement de leurs problèmes, y compris dans la prise en charge des revendications légitimes des populations du nord du pays. Tout en réaffirmant que l’option politique demeure “incontournable” dans le cadre d’une “approche globale”, les deux parties ont rappelé que l’éradication du terrorisme et du crime transnational organisé, y compris par le recours à la force, demeure “l’objectif commun” des pays voisins, de l’Union africaine et de la communauté internationale.
En plus du chef de la diplomatie française, Abdelkader Messahel a rencontré successivement Jean Félix Paganon, représentant spécial de la France pour le Sahel, et Hélène Legalle, chargée de l’Afrique à la cellule diplomatique de l’Élysée.
Ceci étant, l’ambassadeur français à l’ONU, Gérard Araud, a annoncé que la France allait proposer “dans les prochains jours” au Conseil de sécurité une résolution visant à préparer le terrain pour un feu vert ultérieur de l’ONU à une intervention militaire au Mali.
Ce texte, a-t-il dit, combinera “une réponse politique et militaire” à la crise malienne en appelant “à l’ouverture d’un dialogue” entre Bamako et les islamistes qui contrôlent le Nord et en prévoyant l’entraînement sur place de l’armée malienne.
Il s’agira aussi d’encourager la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et Bamako à fournir enfin les renseignements que le Conseil réclame depuis plusieurs mois sur les modalités d’une opération militaire panafricaine pour reconquérir le Nord. “Nous devons reconstruire l’armée malienne et rappeler à la Cédéao qu’il nous faut dès que possible un concept d’opération accepté par le Mali et par les membres de la Cédéao”, a souligné l’ambassadeur. “Dans un deuxième temps, après la réunion du 19 octobre, nous espérons qu’il sera possible d’autoriser le déploiement d’une force” en faisant adopter par le Conseil une deuxième résolution, a précisé M. Araud, qui s’exprimait à l’issue de consultations au Conseil sur le Mali.

M T