Sahel: L’Algérie expose ses craintes aux Européens

Terrorisme et banditisme au Sahel

L’Algérie expose ses craintes aux Européens

El Watan, 13 décembre 2011

Mme Taous Ferroukhi, ambassadrice, représentante permanente de l’Algérie auprès de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), a affirmé dernièrement, à partir de la Lituanie, que «l’Algérie poursuivait ses efforts de sensibilisation pour parachever l’édifice juridique international visant à tarir toutes les sources et formes de terrorisme, y compris le paiement des rançons pour la libération des otages».

Au cours d’un Conseil ministériel de l’OSCE, le 18e du genre, elle a appelé cette organisation à «contribuer pour l’adoption d’un instrument juridique international pénalisant le versement de contreparties financières aux terroristes». Dans le même sillage, Mme Ferroukhi a indiqué, rapporte l’APS, qu’Alger «encourage la coopération établie avec l’Unité d’action contre le terrorisme (ATU) de l’OSCE et autres cadres onusiens». L’ambassadrice a souligné que l’Algérie lutte «résolument contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée, qui posent un sérieux défi à la sécurité et à la stabilité régionale».

Elle a expliqué que «l’Algérie a œuvré à l’émergence de perceptions communes sur ces deux phénomènes interconnectés ayant permis l’institutionnalisation du cadre de consultations et de coopération, y compris opérationnelle, illustrée par l’adoption de politiques et de projets de développement socioéconomique d’intérêt commun». Dans la foulée, Mme Ferroukhi estime que «le volet politico-militaire ne peut que susciter l’intérêt, notamment à la lumière des changements en cours en Afrique du Nord, en raison de la prolifération des armes légères et de petit calibre ainsi que des man pads». Selon la représentante de l’Algérie auprès de l’OSCE, «la disponibilité, sans précédent, de quantités massives d’armes, y compris anti-aériennes, est source de sérieuse préoccupation pour les pays du Sahel, vu le risque de voir cet arsenal tomber aux mains de groupes terroristes avec les conséquences que l’on imagine sur les personnes et les biens, sans oublier la navigation aérienne». Mme Ferroukhi juge que «la relation euro-méditerranéenne, fondée sur le concept de l’indivisibilité de la sécurité, commande un rapprochement des perceptions sur les questions d’intérêt commun».

«Ces perceptions ont trait à la persistance des menaces sur la sécurité, ou l’apparition de nouvelles, dont la cybercriminalité, des conflits non résolus ou des incertitudes de la crise économique et financière internationale aggravée par la dette souveraine des pays de la zone euro», a-t-elle avancé.
Enfin, Taous Ferroukhi, dans un chapitre accordé à la situation interne de l’Algérie, dit que «le pays s’emploie à approfondir le vaste programme de réformes politiques et économiques pour relever les défis du processus démocratique». Et d’ajouter : «Les priorités des réformes en cours en Algérie portent sur le renforcement des capacités institutionnelles et humaines pour consolider l’Etat de droit, les libertés fondamentales, dont la liberté d’expression et d’opinion ainsi que la promotion de la participation de la femme dans la vie publique.»
Mehdi bsikri