Ils seraient suspectés d’intelligence avec le consulat de France

Ils seraient suspectés d’intelligence avec le consulat de France

Trois Algériens placés sous mandat de dépôt à El-Tarf

Par : B. Badis/Tahar B., Liberté, 22 juillet 2009

Pour espionnage au profit d’un pays tiers (la France), le magistrat instructeur près le tribunal d’El-Tarf a ordonné, selon des sources judiciaires, la mise sous mandat de dépôt de trois personnes.Interpellée également parmi le groupe, une femme a, quant à elle, été placée sous contrôle judiciaire. Selon des sources proches de l’instance judiciaire, les présumés espions, dont l’âge varie entre 25 et 35 ans, sont originaires de la commune de Besbès, une localité enclavée distante de 60 km à l’ouest du chef-lieu de wilaya d’El-Tarf. Les quatre membres de ce groupe auraient été interpellés, indique-t-on, par une brigade spécialisée de la Gendarmerie nationale après avoir été dénoncés par un des leurs, un ex-militaire victime de terrorisme.
Au moment de leur arrestation, un important matériel multimédia a été saisi dont des appareils photo numériques dont la mémoire montre des prises de vue de sites stratégiques. À l’audition, selon toujours les mêmes sources, les mis en cause auraient fini par avouer et reconnaître les griefs retenus contre eux, principalement la conviction d’espionnage au profit de la France.
Pour ce faire, ils auraient été manipulés par un des adjoints du consul général de France à Annaba en contrepartie de plusieurs faveurs, dont la facilité d’octroi de visas pour leurs proches. Les mis en cause activaient pour le compte de ce diplomate depuis 2006 et disposaient même de badges leur permettant d’accéder facilement au consulat pour ainsi fournir leurs renseignements à leur prétendu “traiteur”.
En attendant d’autres développements de cette affaire plutôt scabreuse, qui intervient au moment où deux employés de l’ambassade de France en Somalie sont sous le coup d’une inculpation pour espionnage, il y a lieu de signaler que l’opinion publique locale, notamment à Annaba et à El-Tarf, est actuellement sous le choc

B. Badis/Tahar B.


Le consul de france à annaba d ément une affaire d’espionnage

Par : A. Allia

Contacté, hier, le consul général de France à Annaba a nié “catégoriquement avoir eu connaissance ou avoir reçu une quelconque information officielle ou officieuse en rapport” avec l’affaire des quatre Algériens accusés d’espionnage pour le compte du consulat de France, et ce, “ni directement, à travers les autorités judiciaires algériennes compétentes, ni indirectement par voie diplomatique ou sécuritaire”.
Ce démenti de M. William Bunel fait suite à des articles de presse qui “se sont fait l’écho d’une information faisant état de l’arrestation et de l’inculpation de quatre citoyens algériens résidant dans la wilaya d’El-Tarf, qui auraient avoué leur implication dans des activités d’espionnage encadrées par un vice-consul en exercice à Annaba”. M. Bunel s’est dit “étonné et stupéfait en lisant cette information dans la presse arabophone et par le biais d’un titre régional en langue française. Étonnement et stupéfaction car rien n’annonçait que la représentation française d’Annaba pouvait avoir une autre activité que celles dévolues normalement à un consulat, à savoir délivrer des visas et prendre en charge les problèmes de chancellerie de la communauté française vivant ou résidant temporairement en Algérie”. Il a notamment spécifié qu’aucun de ses adjoints de Annaba n’a fait l’objet d’une convocation de la justice ou de l’administration.
Et de souligner son “incompréhension des faits rapportés car tous les éléments avancés dans les articles publiés paraissent tellement confus”. Le consul général s’est dit serein devant ce qui arrive, tout en ne cachant pas sa curiosité quant aux suites qui seront réservées par l’État algérien à cette affaire. “Une information a été ouverte, que la justice suive son cours et on verra bien à quoi cela va aboutir…”, a-t-il déclaré, après avoir répété qu’il n’a été contacté, jusqu’ici, que par des journalistes qui désiraient savoir plus sur la supposée affaire d’espionnage.

A. Allia