Projets Renault, Sanofi, Total, Lafarge : Pas d’annonce avant la visite de Hollande à Alger

Projets Renault, Sanofi, Total, Lafarge : Pas d’annonce avant la visite de Hollande à Alger

par Z. Mehdaoui, Le Quotidien d’Oran, 26 novembre 2012

« Nous ne voulons pas faire dans les effets d’annonce », a déclaré hier le ministre de l’Industrie, Chérif Rahmani, au sujet des projets dans lesquels notre pays est en pourparlers avec la France. Le ministre qui s’exprimait à l’occasion d’une conférence de presse organisée à l’issue d’une rencontre conjointe avec, du côté français, Jean-Pierre Raffarin à l’hôtel El Aurassi d’Alger, s’est montré toutefois très serein.

«Nous avons mis en place une feuille de route et je peux affirmer que c’est un grand moment de réalités que nous vivons aujourd’hui», a fait savoir Cherif Rahmani qui a salué la reconduction de Raffarin après la prise de pouvoir des socialistes en France. «Vous êtes un homme d’Etat qui peut surmonter les problèmes et les conjonctures», dira encore le ministre à l’adresse de Raffarin avant d’ajouter qu’il faut désormais bâtir les relations entre les deux pays sur l’économie, le réel et assumer les convergences. Le ministre de l’Industrie ne donnera aucune indication sur les dossiers sur lesquels les deux pays ont planché hier en rappelant juste qu’il s’agit désormais de mettre sur pied des filières dans l’automobile, la chimie, la pharmacie, les matériaux de construction et l’agroindustriel.

Le ministre ne donnera aucune information sur le degré d’avancement des dossiers, notamment celui de l’usine Renault, le dossier Lafarge, le partenariat de Sonatrach avec Total ou encore celui de Saidal avec Sanofi. En fait, les journalistes ont eu droit encore une fois à la rhétorique qui consiste à dire que «les choses avancent bien». Algériens et Français se sont mis, semble-t-il, d’accord pour ne révéler aucune information sur les dossiers en cours de négociation. Chérif Rahmani dira clairement hier que «nous préférons que cela se fasse par les chefs d’Etat des deux pays» qui devraient se rencontre à Alger en décembre prochain.

Le ministre donnera néanmoins quelques bribes d’information en soulignant que pour ce qui est du dossier Renault « les choses avancent bien» et que pour ce qui concerne Sanofi «les choses avancent très bien». Pour ce qui est du dossier de partenariat entre Sonatrach et Total pour la construction d’une usine de vapocraquage, Chérif Rahmani a avoué qu’il subsiste encore des blocages. Un groupe de travail sera installé dès aujourd’hui entre les deux parties pour surmonter ces obstacles, a toutefois rassuré le ministre pour qui l’objectif est d’arriver à mettre en place une «alliance stratégique filière par filière». Chérif Rahmani a même laissé entendre hier que le gouvernement pourrait revoir la règle 49/51% qui a fait couler beaucoup d’encre.

«Nous allons présenter au gouvernement en décembre un plan de redressement industriel», en précisant que «l’ensemble des préoccupations des opérateurs économiques y seront évoquées, y compris la règle 49/51% instaurée depuis la promulgation de la loi de finances complémentaire 2009», dira-t-il. «Nous répondrons à toutes les préoccupations de nos partenaires», dira Chérif Rahmani quand la question a été posée par les journalistes.

Raffarin pour sa part concernant la règle 49/51% n’a pas fait de commentaire mais dira qu’il appartenait aux entreprises françaises de s’adapter à la législation algérienne. «J’invite les entreprises françaises à venir en respectant la législation algérienne», a-t-il déclaré avant d’affirmer à son tour que tous les dossiers en cours de négociation avancent bien. « Je ne peux pas donner de précisons», a-t-il indiqué en précisant que les accords seront annoncés lors de la visite du président français, François Hollande, à Alger. «Ma mission me tient énormément à cœur car pour moi ce n’est pas seulement une mission commerciale, mais elle revêt un caractère stratégique pour les deux peuples et les deux Etats», a déclaré l’ancien Premier ministre sous Jacques Chirac.

VERS LA REINTRODUCTION DU CREDIT A LA CONSOMMATION

Le crédit à la consommation sera incessamment réintroduit. Le gouvernement aurait accepté la proposition lors de la dernière rencontre qui a regroupé le Premier ministre Abdelmalek Sellal ainsi que l’UGTA et le patronat la semaine dernière. L’annonce a été faite hier par le patron de la centrale syndicale Sidi Saïd, en marge de la rencontre entre Chérif Rahmani et Jean-Pierre Raffarin. « On va se réunir pour mettre en place les mécanismes nécessaires pour réintroduire le crédit à la consommation pour la production nationale », a déclaré Sidi Saïd qui précise que le montage des équipements en Algérie est considéré comme production nationale. «La question est au niveau de M. Djoudi», a fait savoir pour sa part Réda Hamiani. Ce dernier qui affirme que la production nationale a beaucoup chuté ces 20 dernières années annonce que l’objectif aujourd’hui est de réfléchir mûrement à récupérer les parts de marché perdues au profit de l’importation.